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Irak: le gouverneur de Kirkouk exhorte les soldats américains à rester


Mercredi 15 juin 2011 à 17h54

KIRKOUK (Irak), 15 juin 2011 (AFP) — Le gouverneur kurde de la riche province pétrolière de Kirkouk a affirmé mercredi qu'il était important de prolonger la présence militaire américaine en Irak pour éviter un retour de la violence confessionnelle.

Cette prise de position tranchée, assez rare, intervient au moment où les responsables américains font pression sur leurs homologues irakiens pour qu'ils décident rapidement s'ils souhaitent le maintien d'unités américaines, dont le départ définitif est prévu à la fin de l'année.

"Maintenir des troupes américaines est important pour protéger le ciel et les frontières de l'Irak et assurer la sécurité intérieure, car nous assistons à un accroissement de la violence et craignons un retour à la violence confessionnelle", a insisté Nejmeddine Karim dans un entretien à l'AFP.

"La situation sécuritaire volera en éclats si les forces américaines se retirent maintenant", a affirmé M. Karim, élu à la tête de la province cette année et qui dirige également le comité de sécurité du gouvernorat.

Kirkouk, au nord de Bagdad, se trouve au coeur d'une dispute entre le gouvernement central irakien et les autorités du Kurdistan, qui la revendiquent comme une partie intégrante de leur région autonome. Cette situation représente une des principales menaces contre la stabilité de l'Irak.

Environ 45.000 soldats américains sont encore postés en Irak. Parmi eux, près de 1.200 participent à des patrouilles et postes de contrôle communs avec des militaires irakiens et des forces de sécurité kurdes à Kirkouk et dans les autres régions disputées.

"La présence américaine est très importante dans les régions disputées, notamment à Kirkouk", a affirmé M. Karim, un neurologiste qui a vécu et exercé longtemps aux Etats-Unis avant de revenir l'an dernier en Irak.

La violence confessionnelle avait ensanglanté l'Irak dans les années 2006 et 2007, faisant des dizaines de milliers de morts. Si la situation s'est améliorée, les attentats à la bombe et les rapts sont encore très fréquents.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.