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Irak: le gouvernement réuni dans une ville disputée entre Arabes et Kurdes


Mardi 8 mai 2012 à 15h45

KIRKOUK (Irak), 8 mai 2012 (AFP) — Le gouvernement irakien s'est réuni mardi de façon symbolique dans la ville de Kirkouk (nord), objet de longue date d'un conflit de souveraineté aigu entre les autorités fédérales et la région autonome du Kurdistan, mais en l'absence des ministres kurdes.

"La question de la résolution du problème de Kirkouk ne peut se faire par la force, mais par la volonté de ses habitants et résidents, et son identité devrait être irakienne. Aucune autre identité ne devrait prendre le dessus", a déclaré le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki dans un communiqué.

"Son identité est irakienne, ses communautés sont irakienne, kurde, arabe et turcomane, chiite, sunnite et chrétienne", a-t-il insisté lors de la réunion, selon des propos retransmis par la télévision.

"Il n'existe aucun privilège pour une communauté sur une autre. Cette province (également appelée Kirkouk, ndlr) demeurera dans cette situation politique, sociale et économique comme un microcosme de l'Irak et un exemple d'existence pacifique", a-t-il insisté.

Le Kurdistan et Bagdad s'opposent sur la souveraineté d'une bande longue de 650 km, riche en hydrocarbures, à cheval sur quatre provinces et comprenant la ville multiethnique de Kirkouk. Ce dossier est considéré comme l'une des principales menaces pesant sur la stabilité de l'Irak, en particulier si le Kurdistan décidait de déclarer unilatéralement son indépendance.

Signe de la persistance des tensions, le président du Kurdistan Massoud Barzani "a appelé les ministres kurdes ne pas participer à la réunion" du gouvernement, a indiqué un responsable kurde sous couvert d'anonymat. Une source au gouvernement central a confirmé cette information et précisé que "les ministres ne sont pas venus".

L'Irak traverse depuis plusieurs mois une grave crise politique qui oppose M. Maliki, un chiite, aux factions laïque et kurde, qui l'accusent d'autoritarisme.

Outre les questions territoriales, les Kurdes et Bagdad s'opposent aussi vivement sur la répartition des revenus du pétrole pompé dans la région et sur le sort du vice-président sunnite Tarek al-Hachémi, recherché par la justice irakienne mais qui a bénéficié de la protection des Kurdes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.