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Irak: Le gouvernement étudie des sanctions contre ExxonMobil


Mercredi 16 novembre 2011 à 15h26

BAGDAD, 16 nov 2011 (AFP) — Le gouvernement irakien étudie les moyens de sanctionner le N°1 mondial du pétrole, le groupe américain ExxonMobil pour avoir signé le mois dernier un contrat avec la région autonome du Kurdistan (nord), a-t-on appris mercredi au ministère irakien du Pétrole.

"Le gouvernement étudie différentes options, notamment de demander à ExxonMobil de suspendre son contrat avec le gouvernement autonome du Kurdistan. Il examine aussi les sanctions qui pourraient être prises contre cette compagnie", a affirmé une source de ce ministère à l'AFP.

Le 18 octobre, ExxonMobil avait signé avec le gouvernement du Kurdistan un contrat sur l'exploration de six champs pétroliers. Selon le ministère, deux d'entre eux, Bardarash et Alqosh, ne se trouvent pas dans la région du Kurdistan mais dans la province de Ninive, sur un territoire que les Kurdes voudraient annexer à leur région

En outre, Bagdad ne reconnaît que les accords signés avec le ministère du Pétrole, et a jusqu'à présent interdit à toute compagnie pétrolière ayant un contrat avec le Kurdistan de participer à des appels d'offres dans le reste du pays.

"Le gouvernement pense que le pétrole est la richesse de tous les Irakiens et que si le ministère n'a pas la haute main sur les contrats, chaque province pourra décider de signer un contrat et cela détruira l'unité de l'Irak et conduira à terme à la divisions du pays", a-t-il ajouté.

ExxonMobil est déjà présent en Irak et produit avec la compagnie anglo-néerlandaise Shell environ 370.000 barils de pétrole par jour dans le champ de Qurna-Ouest, le deuxième plus grand d'Irak avec des réserves estimées à 8,5 milliards de barils.

Il s'agit d'un contrat de service avec le gouvernement irakien où le cartel ne touche que 0,92 dollar par baril extrait.

Selon Ruba Husari, expert en Pétrole qui dirige le site internet Iraq Oil Forum, "pour la première fois, une compagnie, et pas n'importe laquelle, a décidé, après avoir obtenu un énorme contrat avec Bagdad, de franchir la ligne rouge en signant un contrat qui n'est pas reconnu comme légitime par le gouvernement fédéral".

"Elle l'a fait car un contrat de partage des profits (comme le propose le gouvernement du Kurdistan) est bien plus lucratif qu'un contrat de service et parce que le consortium subit des retards de paiements du gouvernement central à Qurna-ouest", a-t-elle expliqué.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.