Dimanche 25 octobre 2009 à 18h26
ERBIL (Irak), 25 oct 2009 (AFP) — Le Premier ministre du gouvernement autonome du Kurdistan irakien a critiqué dimanche les rebelles du PKK pour les manifestations organisées il y a une semaine dans le sud-est de la Turquie à l'occasion du retour de huit de leurs militants revenus d'Irak.
"Les +groupes de paix+ envoyés par le PKK est un pas positif sur le chemin de la paix, mais il ne faut pas le faire de manière provocante. Il faut que le PKK agisse de manière logique et raisonnable et que l'envoi de ces +groupes de paix"+ renforce la coexistence entre Turcs et Kurdes", a affirmé à la presse Nichervan Barzani.
Environ 100.000 personnes avaient accueilli lundi en héros à Diyarbakir (Turquie) des rebelles kurdes revenus d'Irak dans un geste de soutien à un règlement du conflit kurde.
Les huit rebelles, ainsi que 26 "civils" venant d'un camp de réfugiés kurdes de Turquie dans le nord de l'Irak, ont été libérés mardi, une décision judiciaire d'une mansuétude inhabituelle en Turquie, où la simple expression de sympathie pour le PKK peut conduire en prison.
Le PKK a dépêché en Turquie ces "groupes de paix", à l'appel de son chef Abdullah Ocalan, pour marquer son soutien aux efforts du gouvernement, qui s'apprête à présenter au Parlement des réformes améliorant les droits des Kurdes et visant à régler le conflit, qui a fait quelque 45.000 morts depuis 1984.
"Le PKK ne doit pas adopter une attitude provocante qui peut conduire à l'arrêt du processus et qui peut être exploitée par les nombreux ennemis des Kurdes", a ajouté M. Barzani.
Il s'est en revanche déclaré "satisfait du geste des (autorités) turques". "Nous espérons que ce projet va se poursuivre afin de tenter de résoudre la problème kurde en Turquie", a-t-il ajouté.
La Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a estimé samedi que les efforts déployés par Ankara pour régler le conflit kurde étaient mis en difficulté par une "crise de confiance", après l'accueil en héros des rebelles revenus d'Irak.
Il a déclaré que l'arrivée d'un deuxième groupe, attendu la semaine prochaine, avait été reportée en raison des "développements indésirables" qui ont marqué le retour du premier.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.