Lundi 5 septembre 2011 à 21h46
ERBIL (Irak), 5 sept 2011 (AFP) — Le gouvernement régional du Kurdistan irakien a condamné et demandé le retrait lundi du projet de loi sur les hydrocarbures approuvé il y a une semaine par le gouvernement fédéral de Bagdad.
"La présidence de la région du Kurdistan condamne cette manoeuvre et demande au conseil des ministres de retirer ce projet immédiatement car il est contraire à la Constitution", affirme un communiqué.
"Nous appelons le président du Parlement à rejeter ce projet présenté par le gouvernement et à poursuivre le travail législatif (sur l'ancien projet de loi présenté en 2007) en prenant en considération les amendements de toutes les parties y compris les réserves de l'Aliance kurde", ajoute le texte.
Le gouvernement irakien a approuvé le 28 août un projet de loi sur le pétrole et le gaz destiné à réglementer les activités de la principale ressource du pays, après des années d'impasse sur ce sujet.
Le texte, qui doit encore être approuvé par le Parlement, doit régir le secteur des hydrocarbures et répartir les responsabilités de la production entre Bagdad et les provinces.
Le vote d'une telle loi a été retardée régulièrement depuis 2007 en raison de divergences entre le gouvernement central de Bagdad qui souhaite avoir la haute main sur la gestion des ressources pétrolières et les autorités provinciales du Kurdistan, région riche en hydrocarbures, qui entendent garder la contrôle de leur richesse.
L'Irak produit environ 2,7 millions de barils par jour, dont environ 2,1 millions sont exportés. Le pays tire 90% de ses revenus de son secteur pétrolier.
Le gouvernement central est entré en conflit avec la région autonome du Kurdistan sur la nature des accords pétroliers qu'elle a conclus avec des groupes étrangers, et la répartition des coûts et des bénéfices de ces opérations. Un "accord provisoire sur la répartition des recettes" a néanmoins été conclu en mai.
Le Kurdistan, qui a recommencé début février à pomper son pétrole pour l'exportation, espère porter sa production à 200.000 bj à la fin de l'année, contre 135.000 bj en mai.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.