Mardi 20 mars 2012 à 19h21
BAGDAD, 20 mars 2012 (AFP) — Le dirigeant kurde irakien Massoud Barzani a vivement critiqué dans un discours mardi le Premier ministre irakien, le chiite Nouri al-Maliki, lui reprochant de s'approprier le pouvoir et de vouloir se construire une armée à ses ordres.
Le partenariat qui avait initialement permis de mettre sur pied un gouvernement d'unité nationale alliant les partis respectifs des deux hommes à l'issue des élections législatives de 2010 est désormais "totalement non-existant et a perdu toute signification", a-t-il jugé.
Ces critiques dénotent un vif accroissement des tensions entre le gouvernement central à Bagdad et les autorités de la région autonome du Kurdistan.
"On assiste à une tentative de mettre sur pied une armée de 1 million d'âmes dévouées à une seule personne", a poursuivi M. Barzani lors d'un discours à Erbil, capitale du Kurdistan irakien, selon une traduction de son discours en anglais.
"Où dans le monde une seule et même personne peut-elle être Premier ministre, chef des armées, ministre de la Défense, ministre de l'Intérieur, chef des services secrets et chef du conseil de sécurité nationale", a-t-il martelé.
Deux ans après les élections législatives, M. Maliki n'a toujours pas désigné de ministres de la Défense et de l'Intérieur, en dépit de la situation sécuritaire toujours précaire de l'Irak, où près de 50 personnes ont été tuées mardi dans des attentats.
"Nous tenons à notre alliance avec les chiites, mais pas avec ce groupe de gens qui ont monopolisé le pouvoir et qui par leur politique ont même marginalisé d'autres chiites", a-t-il poursuivi.
Les députés kurdes occupent près d'un cinquième des sièges du Parlement, et l'alliance kurde, constituée des deux principaux partis de la région, compte 5 portefeuilles au gouvernement.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.