Dimanche 8 avril 2012 à 14h28
DUBAI, 8 avr 2012 (AFP) — Le dirigeant kurde Massoud Barzani a accusé le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki de monopoliser le pouvoir et de préparer un retour à la dictature, dans un entretien publié dimanche par le journal panarabe Al-Hayat.
"L'Irak s'oriente vers une catastrophe, un retour à la dictature", a déclaré M. Barzani, qualifiant d'"inacceptable" le monopole du pouvoir par M. Maliki qui est à la fois Premier ministre, "ministre de la Défense, ministre de l'Intérieur, chef des renseignements et commandant en chef des forces armées".
Le dirigeant kurde, qui a été reçu mercredi à la Maison blanche, a ajouté qu'il devait appeler à son retour à Erbil à une réunion de "tous" les dirigeants irakiens pour "sauver l'Irak", engagé dans une crise politique accentuée par le mandat d'arrêt lancé en décembre contre le vice-président Tarek al-Hachémi, un sunnite, accusé de diriger un gang de tueurs.
La réunion doit parvenir à "des solutions radicales (...), suivant un calendrier précis pour sortir de la crise", a-t-il ajouté, avertissant que si une telle réunion ne pouvait se tenir, "nous prendrons une autre décision", faisant allusion à une possible scission du Kurdistan.
"Il ne s'agit pas là d'un chantage ou d'une menace. Je suis sérieux, je reviendrai au peuple kurde pour le sonder par référendum", a-t-il dit.
"Quel que soit le prix à payer, nous n'accepterons jamais un retour de la dictature en Irak", a-t-il ajouté, faisant allusion au régime de Saddam Hussein, très décrié par les Kurdes irakiens.
Les tensions sont vives entre le bloc laïque Iraqia, auquel appartient M. Hachémi, et les Kurdes d'une part, et M. Maliki, un chiite, de l'autre, au sujet notamment de la répartition des richesses pétrolières.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.