Dimanche 27 mars 2011 à 17h13
BAGDAD, 27 mars 2011 (AFP) — Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan profitera de sa visite prévue lundi et mardi en Irak pour tenter de faire avancer le dialogue entre les communautés turcomane et kurde, qui se disputent la province pétrolière de Kirkouk, a-t-on appris dimanche.
"La Turquie nous exhorte à régler nos différends avec les Kurdes au sujet de Kirkouk, a déclaré Saadeddine Arkij, chef de file du Front turcoman d'Irak, le plus important parti représentant la minorité turcomane d'Irak.
M. Erdogan doit également se rendre à Erbil, capitale du Kurdistan irakien, ce qui constituera la première visite d'un chef de gouvernement turc dans cette région autonome du nord de l'Irak.
"Un des objectifs de cette visite est d'essayer de réduire les divergences entre Turcomans et Kurdes, mais on ignore ce qui va se décider", a ajouté M. Arkij, précisant que des responsables de la communauté turcomane avaient été conviés à l'ambassade de Turquie au cours de la visite de M. Erdogan.
Les Turcomans sont une communauté turcophone d'environ 500.000 personnes présents principalement à Mossoul, Kirkouk et Tal Afar.
Les Turcomans sont comme les Arabes en conflit ouvert avec la communauté kurde qui souhaite rattacher la ville pétrolière de Kirkouk et plusieurs autres zones contestées à sa région autonome.
M. Erdogan doit s'entretenir aussi avec le président Jalal Talabani et son homologue Nouri al-Maliki des moyens de renforcer la coopération économique et des sujets régionaux, a-t-on appris vendredi de source diplomatique turque
La question de la lutte contre les rebelles turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), retranchés dans la montagne irakienne d'où ils s'infiltrent en territoire turc pour mener des attaques, doit aussi être abordée, a-t-on souligné de même source.
M. Erdogan sera accompagné notamment de son ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, et d'une délégation d'hommes d'affaires.
Les entreprises turques sont très présentes dans certains secteurs de l'économie du Kurdistan autonome, où la Turquie dispose aujourd'hui d'un consulat.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.