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Irak: le Conseil présidentiel approuve l'exécution d'"Ali le Chimique"


Vendredi 29 février 2008 à 08h39

BAGDAD, 29 fév 2008 (AFP) — Le Conseil présidentiel irakien a approuvé l'exécution du bras droit de Saddam Hussein, Ali Hassan al-Majid, dit Ali "le chimique", condamné à mort pour le massacre de Kurdes, a indiqué vendredi un responsable irakien.

"Le Conseil présidentiel a approuvé l'exécution d'Ali le Chimique", a déclaré à l'AFP ce responsable sous le couvert de l'anonymat, ajoutant que la date de l'exécution n'avait pas encore été arrêtée.

Le Conseil présidentiel irakien est formé du président de la République Jalal Talabani (Kurde), du vice-président Tarek al-Hachémi (sunnite) et du vice-président Adel Abdel Mahdi (chiite), dont l'accord est nécessaire pour la mise en application de l'orde d'exécution.

Cousin de Saddam Hussein, Ali Hassan al-Majid, 66 ans, dont le surnom vient de sa prédilection pour les armes chimiques, était l'un des plus proches collaborateurs de l'ex-dictateur lui-même exécuté en décembre 2006.

Al-Majid, ainsi que l'ancien directeur-adjoint des opérations militaires, Hussein Rachid al-Tikriti, et l'ex-ministre de la Défense Sultan Hachem al-Taï, ont été condamnés à mort en juin 2007 par la justice irakienne pour leur responsabilité dans la répression de la rébellion kurde, la campagne Anfal de 1987-1988, qui avait fait près de 180.000 morts.

Selon la loi irakienne, les trois condamnés auraient dû être pendus 30 jours après la confirmation de la sentence le 4 septembre dernier, soit le 4 octobre.

Mais leur exécution a été repoussée à plusieurs reprises, malgré la volonté du Premier ministre irakien, le chiite Nouri al-Maliki, MM. Talabani et Hachémi refusant alors d'approuver l'ordre d'éxécution.

En décembre, M. Maliki avait dit attendre toujours une réponse du président américain George W. Bush à qui il avait demandé qu'"Ali le chimique" et les deux autres dignitaires du régime de Saddam Hussein soient remis aux autorités irakiennes pour être exécutés.

Mais les Etats-Unis avaient dit exiger au préalable des clarifications sur la légalité du processus et un consensus politique entre les membres du gouvernement sur l'exécution.

"Une fois que le gouvernement sera parvenu à un consensus sur ce qu'il veut faire des détenus, nous agirons. Pour le moment, le gouvernement irakien n'est pas parvenu à ce consensus", avait dit en décembre le secrétaire d'Etat adjoint américain, John Negroponte.

M. Talabani se dit opposé au principe de la peine de mort. Dans le cas de Saddam Hussein, il n'avait cependant soulevé aucune objection. M. Hachémi avait dit craindre que l'exécution de Sultan Hachem al-Taï ne sabote les efforts de réconciliation et aggrave le ressentiment des sunnites. Il avait indiqué que Taï n'avait fait qu'obéir aux ordres de Saddam Hussein.

De nombreuses voix se sont élevées au Kurdistan pour exiger la pendaison des trois condamnés.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.