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Irak: le bloc sadriste rejette tout accord avec les "occupants" sur le pétrole


Jeudi 5 juillet 2007 à 10h33

BAGDAD, 5 juil 2007 (AFP) — Le mouvement du leader radical chiite Moqtada Sadr, important bloc au Parlement irakien, a annoncé jeudi qu'il rejetait en l'état la loi sur le pétrole approuvée en conseil des ministres, rejoignant ainsi le camp des protestataires sunnites et kurdes.

Cette loi vise à partager les revenus du pétrole brut équitablement entre les 18 provinces d'Irak et à autoriser l'exploitation des réserves par les compagnies étrangères.

Le groupe Sadr s'opposera catégoriquement à toute loi qui permettrait à des sociétés dont "les pays occupent l'Irak" de conclure des accords pétroliers avec ce pays, a déclaré un responsable sadriste, en allusion aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne, ainsi qu'à leurs alliés.

Le leader sadriste au Parlement, Nassar al-Rubaie, a affirmé que son mouvement était opposé à l'idée qu'on puisse autoriser l'exploitation des réserves par des compagnies étrangères.

"Nous rejetons la loi dans sa forme actuelle". L'exploitation des réserves par des compagnies non irakiennes est "la chose à laquelle nous sommes le plus opposé", a souligné le député de ce bloc qui occupe 32 des 275 sièges de l'Assemblée.

Ce type d'accord reviendrait à "sous-estimer la souveraineté de l'Irak à court terme et à lui retirer sa souveraineté sur le long terme", a ajouté le parlementaire.

"Nous n'acceptons pas cette loi qui contient de nombreux points que nous ne pouvons accepter", a affirmé pour sa part le cheikh Salah al-Obaidi, directeur de communication du bureau sadriste à Najaf (sud).

"Cette loi ne prend pas en compte la réalité de l'Irak", a-t-il déploré.

Le cheikh a estimé que le texte permettrait de se baser sur des expertises étrangères pour explorer les ressources naturelles: "Cela est inutile pour les Irakiens qui sont capables d'exploiter eux-mêmes leurs richesses".

La loi sur le pétrole avait déjà été approuvée une première fois lors d'un conseil des ministres en février, mais des communautés avaient exprimé des réserves, provoquant un réexamen du texte.

Le conseil des ministres a approuvé mardi à l'unanimité un amendement à ce projet de loi désormais prêt à être débattu au Parlement.

Mais, dès mercredi, des représentants des communautés kurdes et sunnites avaient émis des réserves, se plaignant notamment de ne pas avoir été informés des changements apportés dans la loi.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.