Mercredi 16 juin 2010 à 15h50
PARIS, 15 juin 2010 (AFP) — La coalition kurde souhaite conserver la présidence de la République en Irak, détenue depuis 2005 par Jalal Talabani, a déclaré mercredi à Paris le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani.
"Nous tenons à conserver la présidence de la République, dans l'intérêt de l'Irak et pas uniquement dans l'intérêt du Kurdistan", a affirmé Massoud Barzani, au cours d'une conférence de presse en marge d'une visite officielle en France.
Ces dernières semaines, des voix s'étaient fait entendre pour suggérer que les Kurdes abandonnent la présidence de la République, en échange d'une autre position importante, pour tenter de dénouer la crise politique en Irak.
L'Irak est en proie à un blocage politique depuis les élections législatives du 7 mars. Les partis arrivés en tête du scrutin n'arrivent pas à s'entendre sur la formation du prochain gouvernement.
"Aucune force politique en Irak ne doit être marginalisée. Nous voulons un gouvernement de consensus national. Iyad Allawi et Nouri al-Maliki sont des amis qui ont tous deux lutté à nos côtés", a souligné Massoud Barzani.
Le scrutin avait été remporté de justesse par le candidat laïc Iyad Allawi avec 91 sièges, devant le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki (89).
Le président du Kurdistan a aussi rendu hommage au candidat kurde à la présidence de la République, un poste largement honorifique, occupé depuis 2005 par son ancien rival Jalal Talabani, qui se représente.
"Jalal Talabani a rendu des services très importants à l'Irak et à tous les Irakiens, sans distinction", a assuré Massoud Barzani.
Jalal Talabani et Massoud Barzani ont été des ennemis farouches pendant plus de 20 ans, opposés notamment dans une guerre sanglante entre 1994 et 1998 autour du contrôle des rentes des routes de contrebande, avant de se partager le pouvoir.
Massoud Barzani est aussi revenu sur le poids politique de l'Iran, qui exerce une forte influence sur les partis chiites irakiens.
"Je ne peux pas nier que l'Iran ait de l'influence en Irak. Nous sommes pour une relation pacifique et équilibrée avec l'Iran. Nous sommes opposés à l'idée d'un Irak sous mandat iranien - ou de tout autre pays", a-t-il dit.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.