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Irak: la tribu du président veut faire juger Hachémi pour complicité de meurtre


Samedi 4 février 2012 à 19h52

Souleimaniyeh (Irak), 4 fév 2012 (AFP) — La puissante tribu kurde du président irakien Jalal Talabani a demandé samedi que le vice-président Tarek al-Hachémi, réfugié au Kurdistan irakien, soit conduit à Bagdad afin d'y être jugé pour complicité dans le meurtre d'un de ses membres.

Visé depuis décembre par un mandat d'arrêt car il est soupçonné d'avoir dirigé un groupe de tueurs, Tarek al-Hachémi, vice-président sunnite, est réfugié dans la province autonome du Kurdistan, dont Jalal Talabani est l'un des principaux dirigeants.

Vendredi, 120 membres de la tribu des Talabani réunis dans leur fief de la province de Souleimaniyeh "ont appelé les dirigeants irakiens et kurdes à remettre Hachémi à la justice", a affirmé aux journalistes Abdel Aziz Abdel Wahid Talabani, le frère de la victime.

Il a affirmé qu'une délégation de la tribu s'était rendue "au tribunal où des personnes arrêtées avaient avoué avoir assassiné le 17 août 2010 le magistrat Najem Talabani", son frère.

Le juge avait été tué à Outaïfiya, un quartier du nord de Bagdad, par des hommes armés. Les prévenus, des gardes du corps de M. Hachémi, ont "expliqué à la délégation la manière dont ils avaient commis leur crime et c'est ce qui a convaincu la tribu de changer de position", a-t-il dit.

Jusqu'à présent, les dirigeants kurdes ont refusé de renvoyer le vice-président vers la capitale et M. Hachémi lui-même a assuré cette semaine à l'AFP bénéficier du plein soutien du président irakien.

"Nous demandons que Hachémi soit présenté au tribunal car notre tribu est convaincue que ses gardes du corps sont impliqués dans l'assassinat du juge", a dit Abdel Aziz Abdel Wahid Talabani.

Lundi, le ministère de l'Intérieur avait annoncé que 16 gardes du vice-président avaient été récemment interpellés à la suite d'aveux de certains de leurs collègues arrêtés auparavant.

L'Irak est plongé depuis la mi-décembre dans une grave crise politique en raison d'un conflit entre le Premier ministre chiite Nouri el-Maliki et le bloc Iraqiya, soutenu par les sunnites, qui accuse le chef du gouvernement d'autoritarisme. Le mandat d'arrêt contre M. Hachémi avait contribué à envenimer le conflit, qui ne donne pour l'heure pas signe de résolution.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.