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Irak: la police relâche cinq insurgées en échange de deux filles kidnappées


Vendredi 29 octobre 2010 à 16h27

BAGDAD, 29 oct 2010 (AFP) — La police de la ville pétrolière de Kirkouk a accepté, pour la première fois, d'échanger cinq insurgées proches d'al-Qaïda contre deux filles d'un notable kurde kidnappées quelques heures plus tôt, a indiqué vendredi une source au sein des services de sécurité.

"Nous avons joué un rôle pour que soient relâchées jeudi cinq femmes arabes, arrêtées pour leur implication dans des crimes terroristes, en échange de la libération des deux filles", âgées d'une vingtaine d'années, a affirmé à l'AFP le colonel kurde Arras al-Kaki, chef des unités anti-terroristes à Kirkouk, à 240 kilomètres au nord de Bagdad.

"Deux des cinq criminelles libérées sont les femmes de deux chefs d'Ansar al-Sunna (un groupe islamiste proche d'Al-Qaïda, ndlr) actuellement détenus", a-t-il ajouté.

"J'ai agi ainsi car sinon Kirkouk aurait pu être le théâtre de graves troubles, ce qui était exactement le but recherché par ce groupe", a-t-il précisé.

Jeudi, vers 10H00 (07H00 GMT), dans le sud-ouest du pays, quatre insurgés d'Ansar al-Sunna, habillés en habit militaire, avaient fait irruption au domicile de Walid Jalal al-Kaki, un homme d'affaires kurde de 55 ans proche du Parti démocratique du Kurdistan (PDK de Massoud Barzani).

"Quatre hommes sont entrés chez moi, m'ont ligoté les mains et ont voulu enlever mes trois filles. Mais j'ai réussi à défaire mes liens, arracher l'arme d'un des terroristes, le tuer, en blesser un autre et libérer une de mes filles", a déclaré vendredi le père à l'AFP.

"Deux des terroristes ont réussi à s'enfuir avec mes deux autres filles, mais maintenant je suis heureux de les voir en face de moi, même si elles sont choquées par ce qui leur est arrivé", a ajouté al-Kaki, qui appartient à la même tribu que le chef de la police anti-terroriste.

Selon la police, quelques heures après le rapt, les ravisseurs avaient contacté la famille pour proposer l'échange des deux filles, contre cinq femmes et deux hommes arrêtés deux semaines plus tôt dans un maison du centre de Kirkouk. Les policiers y avaient trouvé des armes et des documents d'Ansar al-Sunna.

Mais l'échange, qui a eu lieu jeudi soir, n'a concerné que cinq prisonniers.

Fondé en 2003, Ansar al-Sunna est une coalition de groupes salafistes surtout actifs dans le nord de l'Irak. Il a revendiqué plusieurs enlèvements d'étrangers et leur décapitation.

Kirkouk est une province multi-ethnique que se disputent les Kurdes, le Arabes et les Turcomans.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.