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Irak: la moitié des Yazidis enlevés par l'EI toujours détenus ou disparus


Dimanche 3 decembre 2017 à 14h01

Erbil (Irak), 3 déc 2017 (AFP) — Près de la moitié des Yazidis enlevés il y a trois ans par le groupe jihadiste État islamique (EI) sont toujours captifs ou portés disparus, selon le ministère des Affaires religieuses de la région autonome du Kurdistan irakien.

Monothéistes, les Yazidis, une minorité kurdophone adepte d'une religion ésotérique, ont été particulièrement persécutés par l'EI.

En 2014, les jihadistes avaient tué des milliers de Yazidis dans leur fief du mont Sinjar et enlevé des milliers de femmes et d'adolescentes, pour les réduire à l'état d'esclaves sexuelles.

Les forces kurdes appuyées par la coalition avaient pris Sinjar aux jihadistes en novembre 2015. En octobre 2017, les forces irakiennes ont à leur tour repris Sinjar aux Kurdes.

Du 3 août 2014 au 1er décembre 2017, sur les 6.417 Yazidis enlevés par les jihadistes dans la région de Sinjar, seulement 3.207 ont été secourus ou ont réussi à s'échapper, a affirmé dimanche à l'AFP Khairi Bozani, chargé du dossier au ministère des Affaires religieuses du Kurdistan.

Selon lui, 3.210 sont encore captifs dont 1.507 femmes et 1.703 hommes. Ce chiffre comprend aussi les enfants, garçons et filles.

Le nombre d'orphelins est de 2.525, dont 1.759 ayant perdu leur père, 407 leur mère, 359 ayant perdu leurs deux parents. En outre, 220 enfants ont leurs parents toujours captifs par l'EI.

Selon lui 47 charniers ont été mis au jour et 68 édifices religieux ont été détruits par l'EI.

Sur les 550.000 Yazidis en Irak, 100.000 ont quitté le pays, 360.000 sont des déplacés vivant aujourd'hui dans le Kurdistan irakien ou en Syrie.

Selon un rapport de l'ONU publié fin août, des milliers de femmes et d'adolescentes, en particulier celles issues de la minorité yazidie, ont subi des abus horribles dans des zones contrôlées par l'EI, tels que des viols, enlèvements, esclavage et traitements inhumains.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.