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Irak : la loi sur le pétrole amendée sans l'aval du Kurdistan mécontent


Mercredi 4 juillet 2007 à 11h34

BAGDAD, 4 juil 2007 (AFP) — Le gouvernement régional du Kurdistan irakien a annoncé mercredi ne pas avoir été consulté avant l'approbation la veille en conseil des ministres d'un amendement à la loi sur le pétrole, et a menacé de rejeter le texte si ses exigences n'étaient pas satisfaites.

"Le gouvernement régional du Kurdistan (KRG), un parti clé dans les négociations de la loi sur le pétrole, n'a pas vu ni approuvé le texte final de la loi", a-t-il précisé dans un communiqué.

Le conseil des ministres avait approuvé mardi un amendement au projet de loi sur le pétrole, désormais prêt à être débattu au Parlement et considéré par Washington comme un point important dans le cadre de la réconciliation nationale en Irak.

Un porte-parole du gouvernement irakien, Ali al-Dabbagh, avait indiqué mardi que les changements par rapport au texte initial portaient uniquement sur des questions linguistiques.

Bien que le gouvernement du Kurdisan soit "satisfait des améliorations dans la formulation de la loi, nous rejetons les changements touchant sa substance", a-t-il prévenu.

"Nous n'avons pas vu la version finale de la loi que le conseil des ministres va transmettre au Parlement. Nous espérons que le conseil des ministres n'a pas approuvé un texte avec lequel le KRG est en désaccord, car cela violerait les droit constitutionnels de la région du Kurdistan", souligne-t-il dans son communiqué.

Cette loi vise à partager les revenus du pétrole brut équitablement entre les 18 provinces d'Irak et à autoriser l'exploitation des réserves par les compagnies étrangères.

La loi avait déjà été approuvée une première fois lors d'un conseil des ministres en février, mais des communautés avaient alors exprimé des réserves, provoquant un réexamen du texte.

La répartition des revenus du pétrole entre les différentes communautés est un sujet particulièrement sensible en Irak. Les réserves d'or noir sont concentrées dans le sud chiite et le nord majoritairement kurde, peu disposés à partager cette manne, tandis que les sunnites, écartés du pouvoir après la chute du régime de Saddam Hussein, vivent dans des régions dénuées de pétrole.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.