
Mercredi 20 août 2008 à 18h48
BAGDAD, 20 août 2008 (AFP) — L'ONU a déclaré mercredi qu'elle proposerait cet automne une série d'options pour trouver un accord global sur les régions qui sont l'objet de contestations, notamment la riche ville pétrolière de Kirkouk où un conflit oppose Kurdes, Arabes et Turcomans.
"Nous allons proposer entre septembre et octobre des options pour un accord global sur les régions disputées, dont bien sur Kirkouk, qui est le problème le plus chaud actuellement en Irak", a affirmé à des journalistes Staffan de Mistura, réprésentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Irak.
Il s'agit de tractations sur douze (bien douze) secteurs qui se trouvent dans le nord de l'Irak.
Ces régions sont l'objet de conflits à la suite de mouvements de populations ordonnés par l'ancien dictateur Saddam Hussein dans le cadre de sa politique "d'arabisation" et de répression contre les populations qu'il jugeait hostiles.
"J'espère que vers octobre, les options que nous allons proposer seront prises en considération et de manière constructive par toutes les parties (irakiennes) et qu'une formule de compromis sera trouvée afin de donner une solution pacifique et juste à Kirkouk", a ajouté M. de Mistura.
Un différend sur la répartition du pouvoir entre les trois communautés de la région de Kirkouk, à 250 km au nord de Bagdad, a empêché l'adoption de la loi électorale et entraîné le report de scrutins provinciaux qui étaient prévus en octobre et sont considérés comme une étape cruciale du processus de réconciliation nationale.
A majorité kurde, Kirkouk avait été placée par Saddam Hussein hors du Kurdistan irakien, une région indépendante de facto depuis 1991. Les Kurdes ont aujourd'hui consolidé leur pouvoir au sein du nouvel Irak et exigent le rattachement de Kirkouk à leur région autonome, située à une cinquantaine de km plus au nord.
Evoquant le compromis envisagé, M. de Mistura a ajouté que "cette formule pourra éventuellement ensuite ête confirmée par un referendum", une référence à l'article de la Constitution prévoyant une consultation populaire avant décembre 2007 mais qui a été depuis repoussée.
Selon lui, il y a 30 à 40 régions qui font l'objet de disputes depuis l'époque de Saddam Hussein, mais il n'y en a pas plus de 12 qui posent vraiment problème et sont liées à la question de Kirkouk.
L'ONU a déjà présenté au Conseil présidentiel irakien le 5 juin des rapports sur Akra, Hamdaniya et Mahmour, trois districts se trouvant dans la province de Ninive, et Mandali, qui est situé dans le gouvernorat de Diyala.
Les rapports des sept autres régions plus Kirkouk seront sur la table du Conseil qui regroupe le président kurde et deux vice-présidents chiite et sunnite, d'ici l'automne.
Il s'agit de quatre secteurs de la province de Ninive: Sinjar Tal Afar, Toulkay et Shaikhan; Kifri dans la province de Souleimaniyah, Khanaqinne dans celle de Diyala et Tuz dans celle de Salahedinne.
"Il faut aller au plus dur en commençant par les problèmes les plus faciles et en montrant ce que doit être une discussion politique", a indiqué M. de Mistura.
"Il s'agit de les (dirigeants politiques irakiens) préparer à un processus politique de donnant, donnant et montrer que ce qui peut se faire dans les endroits les plus faciles peut l'être également pour les lieux les plus compliqués comme Kirkouk", a-t-il ajouté.
Pour préparer les propositions de l'ONU, une équipe de 15 diplomates, universitaires, historiens et négociateurs, travaille depuis mars et examine notamment l'ensemble des décrets administratifs pris par les autorités irakiennes depuis l'indépendance de 1932.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.