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Irak: l'ambassadeur turc convoqué après la mort d'un manifestant au Kurdistan


Dimanche 27 janvier 2019 à 09h40

Bagdad, 27 jan 2019 (AFP) — Le ministère irakien des Affaires étrangères a annoncé dimanche qu'il convoquait l'ambassadeur de Turquie au lendemain d'une manifestation violente dans le Kurdistan au cours de laquelle une personne a été tuée par des tirs turcs.

Samedi, des protestataires avaient attaqué une base militaire turque à Cheladzi, dans l'ouest de la région autonome du Kurdistan irakien, frontalière de la Turquie.

Des vidéos de ces heurts, survenus dans la province de Dohouk, ont montré des manifestants incendiant des véhicules militaires turcs et s'en prenant aux forces turques qu'ils accusent d'avoir tué quatre civils dans un récent bombardement.

Dans son communiqué, le ministère dit "condamner les tirs des forces turques sur des citoyens (...) qui ont fait un mort et plusieurs blessés". En outre, poursuit le texte, "les avions militaires turcs ont ensuite survolé la foule à très basse altitude, ce qui a effrayé les gens".

"Une note de protestation" sera remise à l'ambassadeur turc, indique encore le ministère, qui avait déjà convoqué le diplomate en décembre pour protester contre des bombardements "répétés" sur son sol, dénonçant une "violation de (sa) souveraineté".

Ankara affirme exercer son droit à la légitime défense pour frapper en Irak des bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) --une formation considérée comme "terroriste" par Ankara, l'Union européenne et les Etats-Unis-- et appelle régulièrement Bagdad à coopérer dans la lutte contre le PKK.

Samedi sur Twitter, le ministère de la Défense turc a accusé les manifestants d'avoir été "incités par le PKK" et indiqué que les dégâts dans la base turque étaient limités à "des véhicules et des équipements militaires".

Le gouvernement de la région du Kurdistan irakien s'est dit, lui, "attristé par les dégâts humains et matériels". Son communiqué évoque "des événements à Cheladzi", derrière lesquels se cachent "des saboteurs", sans toutefois mentionner la Turquie ou la présence de forces turques sur son sol.

Le PKK, qui mène une insurrection armée en Turquie depuis 1984, dispose dans le nord de l'Irak de bases arrières régulièrement visées par les forces armées turques.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.