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Irak/Kurdistan: un couvre-feu décrété dans certains quartiers de Kirkouk


Lundi 25 septembre 2017 à 17h59

Kirkouk (Irak), 25 sept 2017 (AFP) — Un couvre-feu a été décrété dans le centre de Kirkouk ainsi que dans les secteurs arabe et turkmène de cette ville disputée du nord de l'Irak, au soir du référendum d'indépendance organisé lundi au Kurdistan irakien.

"Un couvre-feu total" dans ces secteurs "a été imposé jusqu'à nouvel ordre sur décision du gouverneur (kurde) et du chef de la police de Kirkouk, pour contrôler la situation sécuritaire (...) et protéger les citoyens", a affirmé à l'AFP le colonel de police Afrasiyao Kader.

Selon une source policière, le couvre-feu a été décidé pour éviter des incidents entre communautés de cette ville de plus d'un million d'habitants.

Les restrictions ne touchaient pas les quartiers kurdes, qui sont majoritaires et où le scrutin a été prolongé d'une heure -jusqu'à 19H00 (16H00 GMT)--, comme dans tout le Kurdistan, a précisé la police.

Kirkouk et sa riche province éponyme font partie des zones disputées entre les Kurdes et le gouvernement central de Bagdad, au même titre que des zones de la province de Ninive (nord), de Dyala et de Salaheddine, au nord de Bagdad.

La plupart ont été conquises par les combattants kurdes en 2014 à la faveur du chaos provoqué par l'offensive des jihadistes du groupe Etat Islamique (EI).

Dans la journée, l'affluence dans les bureaux de Kirkouk a été massive dans les quartiers kurdes, où les électeurs ont voté en arborant des drapeaux, au son de la musique et de tirs de joie. Les communautés arabes et turkmènes de la ville ont en revanche boudé le scrutin.

En soirée, des forces de police ont pris position dans les rues de certains quartiers en demandant aux gens de rentrer chez eux, ont constaté des journalistes de l'AFP.

La tenue d'un référendum d'indépendance par les autorités du Kurdistan irakien --une région bénéficiant déjà d'une large autonomie-- a été vivement dénoncée par Bagdad et par les pays voisins, qui ont promis des mesures de représailles.

Le président kurde Massoud Barzani a indiqué qu'une victoire du "oui" ne serait pas aussitôt suivie d'une déclaration d'indépendance mais marquerait le début de "discussions sérieuses" avec le pouvoir central.

Dans l'après-midi, le Parlement irakien a toutefois d'ores et déjà voté une résolution exigeant l'envoi de l'armée dans les zones disputées dont les forces kurdes ont le contrôle.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.