Mardi 30 août 2011 à 14h55
BAGDAD, 30 août 2011 (AFP) — Un journaliste kurde irakien a déclaré à l'AFP mardi avoir été frappé avec un pistolet devant son bureau, une attaque aussitôt condamnée par Human Rights Watch (HRW) qui dénonce "une escalade des attaques et des menaces" contre les medias dans le Kurdistan irakien.
Asos Hardi, un journaliste ayant contribué à la naissance de deux grands journaux indépendants de cette région autonome du nord de l'Irak, a dit ne pas s'attendre à ce que la police arrête l'assaillant, malgré les promesses officielles.
HRW a dénoncé une "escalade des attaques et des menaces" contre les journalistes dans le Kurdistan d'Irak appelant à une enquête indépendante.
Asos Hardi, éditeur du journal Awene, a indiqué par téléphone avoir été frappé par un jeune homme avec la poignée d'un pistolet devant sa voiture après le travail lundi soir.
"En raison du ramadan, les rues étaient vides, il n'y avait personne dans les parages", explique le journaliste.
Atteint de six blessures à la tête, il a précisé que l'assaillant avait fui dans une voiture qui l'attendait, quand deux hommes ont vu ce qui s'était passé et ont accouru.
Le gouverneur de Souleimaniyeh Buhruz Mohammed s'est rendu auprès du journaliste à l'hôpital et promis d'ouvrir une enquête et d'arrêter l'assaillant.
Mais, M. Hardi, a affirmé à l'AFP ne rien attendre de ces promesses: "je suis certain qu'ils ne le retrouveront pas. Des dizaines d'attaques comme celle-ci sont commises" contre les journalistes.
A la demande de savoir s'il pensait avoir été attaqué en raison de sa profession, il a répondu: "je ne vois pas d'autre raison".
Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient à HRW, a souligné que l'attaque contre M. Hardi "illustre une fois de plus les graves risques auxquels font face les travailleurs des médias indépendants dans le Kurdistan irakien".
"Les autorités kurdes devraient agir d'une manière décisive pour présenter le responsable de cette attaque à la justice", a-t-elle affirmé dans un communiqué.
Le Kurdistan irakien (trois provinces), a été le théâtre cette année de manifestations régulières contre le népotisme et la corruption du gouvernement. local, dominé par deux partis depuis plusieurs décennies.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.