Samedi 30 octobre 2010 à 10h51
BAGDAD, 30 oct 2010 (AFP) — L'organisation internationale des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a demandé l'ouverture d'une "enquête indépendante" sur l'assassinat en mai d'un journaliste kurde qui avait critiqué le président de la région autonome Massoud Barzani.
"Le gouvernement régional du Kurdistan doit mettre sur pied une enquête indépendante et transparente pour le meurtre de Sardasht Osmane en mai 2010 afin d'identifier les responsables pour les poursuivre en justice", écrit un communiqué du HRW parvenu samedi à l'AFP.
Etudiant en littérature anglaise à Erbil, la capitale kurde, Sardasht Osmane, 23 ans, travaillait pour le magazine kurde Ashtiname (Lettre pour la paix) et plusieurs publications sur internet.
Auteur d'articles très critiques contre les dirigeants kurdes et la corruption, M. Osmane avait été enlevé le 4 mai. Il avait été retrouvé 24 heures plus tard avec une balle dans la tête.
Le 15 septembre, les autorités kurdes avaient accusé le mouvement islamiste Ansar al-Islam de l'avoir assassiné car il était "lié" à cette organisation.
"Sardasht Osmane a été tué par les terroristes parce qu'il leur avait promis de travailler avec eux avant de se rétracter", avait estimé la commission d'enquête mise en place par Massoud Barzani.
Selon elle, M. Osmane a été enlevé par Hisham Mahmoud Ismaïl, un Kurde appartenant à Ansar al-Islam, qui a été arrêté mais ne serait toutefois pas le meurtrier.
"Cette enquête secrète est exactement le contraire de ce qu'il faut faire", a affirmé Joe Stork, directeur adjoint du HRW pour le Moyen-Orient. "Le gouvernement kurde doit lancer une enquête indépendante qui doit se pencher aussi sur l'implication présumée du gouvernement dans cette affaire", a-t-il ajouté.
Le HRW affirme que la "famille de Sardasht Osmane a été menacée par des forces liées au gouvernement kurde et par des militants pour avoir critiqué les conclusions de l'enquête".
Pour cette organisation basée à New York, "les journalistes qui, au Kurdistan irakien, ont critiqué le gouvernement régional, doivent subir des violences, des menaces et des poursuites judiciaires ces derniers mois et certains ont du fuir le pays".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.