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Irak: HRW s'inquiète du sort de 350 personnes arrêtées par les Kurdes


Jeudi 21 decembre 2017 à 10h47

Bagdad, 21 déc 2017 (AFP) — Human Right Watch (HRW) s'inquiète du sort de plus de 350 personnes qui avaient été arrêtées par les services de sécurité kurdes et sont portées "disparues" depuis la reprise de la ville de Kirkouk en octobre par les forces gouvernementales irakiennes.

Les forces kurdes contrôlent la région autonome du Kurdistan, dans le nord du pays, mais s'étaient emparées à partir 2003 de territoires disputés avec Bagdad.

Et en juin 2014, dans le chaos créé par l'offensive fulgurante du groupe Etat islamique (EI), ils avaient pris le contrôle de Kirkouk, dont la région compte des populations kurde mais aussi arabe et turkmène.

Plus de 350 personnes ont été arrêtées "par les Assayech, les services de sécurité kurdes, depuis que les Kurdes ont pris le contrôle de la ville", indique dans un communiqué jeudi l'ONG de défense des droits de l'Homme.

Or les responsables locaux ont indiqué à HRW que ces prisonniers "ne se trouvaient plus dans les centres de détention officiels ou non officiels à Kirkouk et ses environs quand les forces de Bagdad ont pris la ville le 16 octobre" dernier.

Les détenus sont "majoritairement des Arabes sunnites, déplacés ou habitants de la ville, soupçonnés d'être affiliés à Daech (acronyme arabe de l'EI)", selon HRW.

"Quand (...) des centaines de personnes sont enlevées sans explication, il n'est pas surprenant que les familles aient de sérieuses inquiétudes sur leur sécurité", affirme dans le communiqué Lama Fakih, directrice adjointe pour le Moyen-Orient à HRW.

"C'est la responsabilité du gouvernement régional du Kurdistan de fournir immédiatement des informations sur leur sort" et de cesser de recourir à cette genre de pratique, ajoute-t-elle.

Début novembre, Bagdad avait ordonné l'ouverture d'une enquête à ce sujet après des manifestations et des plaintes de familles.

Les territoires qui étaient disputés entre Erbil et Bagdad ont été repris mi-octobre par les troupes fédérales, après le rejet par le gouvernement fédéral d'un référendum organisé par le Kurdistan sur son indépendance.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.