Mardi 24 mai 2011 à 11h49
BAGDAD, 24 mai 2011 (AFP) — L'organisation Human Rights Watch (HRW) a appelé mardi les autorités kurdes à cesser d'intimider les journalistes, faisant état d'atteintes croissantes à la liberté de la presse dans cette région autonome du nord de l'Irak après les manifestations de ces derniers mois.
"Les responsables du gouvernement régional du Kurdistan et les forces de sécurité sont responsables d'atteintes de plus en plus fortes à la liberté de travail des journalistes au Kurdistan irakien", indique dans un communiqué l'organisation de défense des droits de l'Homme basée à New-York.
"Les dirigeants régionaux doivent cesser de réprimer les journalistes au moyen de plaintes en diffamation, de coups, d'arrestations et de menaces de morts", poursuit HRW, relayant des préoccupations déjà exprimées par Reporters sans frontières.
Aucune réaction n'a pu être obtenue dans l'immédiat à ces accusations auprès des autorités du Kurdistan.
HRW cite notamment dans son communiqué le cas du magazine Lvin, poursuivi pour diffamation par le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) du président régional Massoud Barzani, qui demande la fermeture du titre.
L'organisation publie également le témoignage de Bryar Namiq, un journaliste de Kurdistan News Network qui affirme avoir été arrêté, insulté et battu par des membres des forces de sécurité le 11 mai alors qu'il travaillait à Souleimaniyeh, à 270 km de Bagdad.
Le Kurdistan a été en début d'année le théâtre d'importantes manifestations contre la corruption et l'hégémonie du PDK et de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) du président irakien Jalal Talabani sur la vie politique régionale.
HRW affirme que certains journalistes ayant couvert ou participé à ces protestations vivent désormais dans la crainte de représailles.
"Au moment où se multiplient les demandes au Moyen-Orient pour en finir avec la répression, les autorités kurdes tentent de museler et d'intimider les journalistes critiques", accuse Sarah Leah Whitson, directrice des programmes de HRW au Moyen-Orient.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.