Lundi 20 février 2012 à 17h20
BAGDAD, 20 fév 2012 (AFP) — Le vice-président irakien Tarek al-Hachémi, réfugié au Kurdistan, région autonome du nord du pays, a affirmé lundi que ses gardes du corps et d'autres de ses employés étaient détenus dans des prisons secrètes où ils subissent des actes de torture.
Tarek al-Hachémi est visé depuis décembre par un mandat d'arrêt car il est soupçonné d'avoir dirigé un groupe de tueurs, ce qu'il dément. Mais certains de ses gardes du corps et employés ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire.
"Toutes les personnes arrêtées parmi mes gardes du corps et mes employés sont détenues dans des prisons secrètes sur lesquelles le ministère de la Justice n'a aucune autorité, et leurs aveux sont extorqués sous la torture", a affirmé M. Hachémi dans une déclaration retransmise par plusieurs chaînes de télévision.
"Nous avons des photos et des preuves démontrant que les gardes du corps ont été torturés physiquement et psychologiquement", a-t-il ajouté.
Des déclarations des gardes du corps présentées comme des aveux avaient été diffusées par la télévision.
M. Hachémi a par ailleurs appelé les Irakiens à "ne pas croire les propos du porte-parole du Conseil supérieur de la Justice s'agissant des accusations".
Ce porte-parole, Abdel Sattar Baraqdar, avait indiqué jeudi que plus de 70 membres de l'équipe de M. Hachémi étaient sous les verrous et qu'ils avaient commis 150 assassinats et attentats divers depuis 2006.
Il avait aussi insisté pour que les autorités du Kurdistan, où M. Hachémi est réfugié depuis deux mois, arrêtent le vice-président.
M. Hachémi a par ailleurs indiqué qu'il voulait "comparaître devant un système judiciaire juste, et dans des circonstances pouvant conduire à la vérité".
Le mandat d'arrêt contre M. Hachémi avait été délivré en décembre, quelques jours après le départ des dernières troupes américaines, et avait aggravé les tensions entre le gouvernement, à majorité chiite, et le bloc Iraqiya, soutenu par les sunnites et dont M. Hachémi est l'un des dirigeants.
Jusqu'à présent, les dirigeants kurdes ont refusé de renvoyer le vice-président vers la capitale.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.