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Irak: François Hollande sur le front anti-EI avec les Kurdes


Lundi 2 janvier 2017 à 16h40

Près de Mossoul (Irak), 2 jan 2017 (AFP) — Le président français François Hollande a endossé lundi ses habits de chef de guerre en se rendant sur une fortification des peshmergas (combattants kurdes) dans le nord de l'Irak, à environ 15 km des positions du groupe Etat islamique, retranché à Mossoul.

Posté sur un mont dans un paysage désertique, M. Hollande a observé à la jumelle la ligne de front de la bataille de Mossoul, noyée dans la brume. "On ne voit pas Mossoul", a commenté le président presque déçu, accompagné du président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani et du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian.

"C'est la poussière de la bataille", lui a rétorqué M. Barzani.

Cette étape de la visite de François Hollande en Irak est lourde de symboles: environ 500 soldats français assurent des missions de conseil, de formation et d'appui d'artillerie en Irak aux forces engagées pour reprendre Mossoul aux jihadistes, qui l'occupent depuis juin 2014.

Des forces spéciales françaises épaulent les peshmergas sur la ligne de front sans participer directement aux combats. De leur côté, les peshmergas, s'ils font partie de l'offensive contre les jihadistes dans le nord du pays, ne se battent pas dans Mossoul aux côtés de la police et de l'armée irakiennes.

Pour la visite de François Hollande, un important dispositif de sécurité avait été déployé, avec des hélicoptères, des drones de surveillance et des centaines de peshmergas postés sur les 50 km séparant Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, de la ligne de front.

"Bachiqa est là", a pointé M. Le Drian, en désignant une ville reprise par les Kurdes à l'EI le 6 novembre. "Il y avait des tunnels partout dans ce coin et probablement qu'à Mossoul c'est bien pire", a expliqué M. Barzani.

Les tunnels creusés par les jihadistes leur servent à se déplacer sans être repérés et à s'abriter lors des bombardements de l'armée de l'Air irakienne et de la coalition internationale antijihadistes, à laquelle la France participe.

MM. Hollande et Barzani ont aussi examiné sur une carte d'état-major les avancées des peshmergas depuis le début de l'offensive dans le nord de l'Irak, le 17 octobre.

En deux mois et demi, les forces irakiennes sont parvenues à entrer dans Mossoul et à reprendre "environ 60%" de l'est de la ville à l'EI, selon un général irakien. La partie ouest est, elle, toujours intégralement sous le contrôle des jihadistes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.