Samedi 27 janvier 2007 à 09h36
ANKARA, 27 jan 2007 (AFP) — La ville irakienne de Kirkouk (nord) pourrait être déchirée par une "grande guerre civile" si les Kurdes insistent pour vouloir rattacher cette ville riche en pétrole à leur région autonome, a mis en garde samedi soir le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
"Il est impératif que Kirkouk dispose d'un statut spécial. Elle appartient à tous les Irakiens et une mainmise d'une ethnie serait erronée", a indiqué M. Erdogan lors d'une interview à la chaîne privée Kanal 7.
Le chef du gouvernement turc s'est une nouvelle fois dit "très inquiet" sur la possibilité du déclenchement d'"une grande guerre civile" dans la cité multi-ethnique et ses environs au cas où un groupe ethnique, en allusion aux Kurdes, tenterait par un "fait accompli" de s'emparer de Kirkouk.
M. Erdogan a appelé les dirigeants Irakiens à renoncer à l'idée d'organiser un référendum dans la ville pour désigner son sort.
La ville de Kirkouk et sa province abritent d'immenses réserves de pétrole qui devraient jouer un rôle crucial pour la future économie de l'Irak.
L'article 140 de la constitution irakienne prévoit la tenue d'un référendum controversé avant le 31 décembre 2007, pour décider de l'avenir de la région, revendiquée par les Kurdes, mais où vivent aussi des Arabes et des Turcomans, une ethnie de souche turque.
Les Kurdes veulent rattacher Kirkouk, où vivaient de nombreux Kurdes mais qui a été victime d'une politique d'arabisation forcée, au Kurdistan.
Les Kurdes sont de nouveau majoritaires à Kirkouk, selon les observateurs.
La Turquie accuse les Kurdes irakiens d'avoir installé à Kirkouk des milliers de membres de leur minorité en vue de modifier en leur faveur la composition démographique de la ville.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.