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Irak: Echanges d'accusations entre les Kurdes irakiens et l'Iran


Mardi 19 juillet 2011 à 18h47

ERBIL (Irak), 19 juil 2011 (AFP) — Les autorités du Kurdistan irakien ont appelé mardi Téhéran à respecter la frontière, tandis qu'un responsable iranien a demandé au gouvernement de Bagdad et aux dirigeants du Kurdistan d'Irak d'empêcher les rebelles kurdes du Pjak d'agir contre son pays depuis l'Irak.

"Nous demandons à l'Iran de respecter la souveraineté de la région du Kurdistan, qui fait partie de l'Irak", a affirmé à l'AFP le porte-parole du gouvernement régional kurde, Qawa Mahmoud.

"Il y a eu une infiltration le long de la frontière irakienne. Le meilleur moyen de régler des problèmes frontaliers passe par la négociation et par des moyens pacifiques, et pas en bombardant des civils", a-t-il dit.

Le général iranien Mohammad Pakpour, commandant de l'armée de terre des Gardiens de la révolution, a pour sa part déclaré mardi sur la chaîne de télévision en arabe Al-Alam "attendre du gouvernement irakien et des autorités du Kurdistan d'Irak qu'ils tiennent leurs engagements et empêchent les rebelles du Pjak d'agir contre l'Iran depuis le territoire irakien".

"Au cours des dernières 72 heures, les rebelles ont subi de lourdes pertes dans la région d'Al-Watan", a-t-il assuré, précisant que "les camps du Pjak dans la région de Jassoukan avaient été anéantis et que les journalistes pouvaient s'y rendre pour le constater".

Et il a démenti tout bombardement de villageois kurdes, en expliquant que la zone visée était "inhabitée".

Lundi, le colonel iranien Delavar Ranjbarzadeh avait annoncé la prise de contrôle par les forces iraniennes de trois camps du Pjak (Parti pour une vie libre du Kurdistan) situés en territoire irakien, qui fournissaient "de l'aide" aux Kurdes en Iran.

Selon le colonel Ranjbarzadeh, "de nombreux" rebelles kurdes ont été tués dans l'attaque de Gardiens de la révolution iraniens, qui ont pour leur part compté un mort et trois blessés.

Dimanche, un responsable du PJAK avait parlé "de dizaines de morts et blessés" parmi les forces iraniennes et de "deux tués et quatre blessés" dans ses propres rangs.

Le Pjak est régulièrement impliqué dans des affrontements armés avec les forces iraniennes, qui bombardent en représailles les zones frontalières montagneuses du Kurdistan irakien, d'où opèrent les combattants indépendantistes.

Le 11 juillet, un responsable militaire iranien avait affirmé que l'Iran se réservait "le droit" d'attaquer les bases du Pjak, accusant Massoud Barzani, le président du Kurdistan irakien, d'avoir mis un territoire de 150 km sur 20 km "à la disposition du Pjak" le long de la frontière iranienne, "pour créer des bases d'entraînement et mener des actions terroristes contre l'Iran".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.