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Irak: des médias réclament la vérité, un an après le meurtre d'un reporter


Mercredi 4 mai 2011 à 16h50

SOULEIMANIYEH (Irak), 4 mai 2011 (AFP) — Un journal indépendant kurde et l'organisation Reporters sans frontière (RSF) ont marqué mercredi le premier anniversaire de l'assassinat d'un jeune journaliste kurde en critiquant le manque de transparence de l'enquête officielle sur ce meurtre.

Etudiant en littérature anglaise à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, Sardasht Osmane, 23 ans, avait été enlevé le 4 mai 2010 peu après avoir signé des articles critiques à l'égard des dirigeants kurdes et de la corruption.

Son corps avait été retrouvé 24 heures plus tard à Mossoul, dans le nord de l'Irak, avec une balle dans la tête.

En septembre, une commission d'enquête officielle a accusé le mouvement islamiste Ansar al-Islam de l'avoir assassiné car il était "lié" à cette organisation.

"Reporters sans frontières s'interroge sur la volonté des autorités du Kurdistan de faire la lumière sur ce meurtre et condamne le manque de transparence autour de l'enquête", peut-on lire dans un communiqué publié mercredi par RSF.

Aref Qarbani, rédacteur en chef du journal indépendant kurde Arso, a demandé "la réouverture de l'enquête et la formation d'une commission neutre pour la mener", estimant que "la dernière commission ne l'était pas."

Sardasht Osman travaillait pour le magazine kurde Ashtiname (Lettre pour la paix) et plusieurs publications sur internet.

Selon le site d'informations sbeiy.com, avec lequel il collaborait, Sahdasht Osman aurait été assassiné pour avoir écrit un article dans Ashtiname sur un membre haut placé du gouvernement du Kurdistan irakien, avait rapporté RSF.

"Quiconque connaît Sardasht, ou lit ses articles, sait qu'il était un laïc, très éloigné de l'idéologie terroriste", avait affirmé en septembre Baker Osman, le frère de Sardasht, dans un communiqué publié au nom de sa famille.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.