Vendredi 26 février 2010 à 14h04
SOULEIMANIYEH (Irak), 26 fév 2010 (AFP) — Des journalistes couvrant la campagne électorale pour les législatives du 7 mars au Kurdistan irakien dénoncent la multiplication des attaques et les restrictions dont ils font l'objet dans cette province, a-t-on appris vendredi auprès de leur rédaction.
"Vous avez des armes, nous avons des stylos", écrit en Une le bi-hebdomadaire kurde Hawlati dans son édition de mercredi, pour protester contre l'agression d'un de ses journalistes et la confiscation de son matériel la semaine dernière par des inconnus près des locaux de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) du président irakien Jalal Talabani.
Dans une lettre ouverte au président Talabani, son rédacteur en chef Kamal Raouf l'a appelé à mettre un terme à ces attaques qui "portent préjudice au gouvernement régional".
"Vous devez intervenir pour mettre fin aux attaques contre les journalistes indépendants, poursuivre leurs auteurs et permettre aux journalistes de mener à bien leur tâche", demande M. Raouf.
Le rédacteur en chef du magazine politique Lafine, Ahmad Mira, s'est aussi élevé contre ces attaques, déplorant que les deux grands partis kurdes, l'UPK et le parti démocratique du Kurdistan (PDK) continuent de "considérer les journalistes comme des ennemis".
Sardar Mohammad, rédacteur en chef-adjoint du journal indépendant Oweina estime que la montée des tensions entre les partis rivaux "ne justifient en aucun cas les attaques et l'humiliation des journalistes".
La Haute Commission électorale (HIEC) de la province de Souleimaniyeh a annoncé la semaine dernière l'interdiction des réunions politiques en soirée en raison des violences signalées dans cette province depuis l'ouverture de la campagne électorale.
Celle-ci met aux prises la liste commune de UPK-PDK et des dissidents de l'UPK regroupés sur la liste Goran (changement).
En juillet, Goran a créé la surprise en se hissant à la deuxième place aux élections au Parlement kurde, en raison d'une campagne axée sur la lutte contre la corruption et l'hégémonie des deux partis historiques.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.