Vendredi 13 juin 2025 à 21h29
Bagdad, 13 juin 2025 (AFP) — Des groupes armés pro-iraniens ont réclamé vendredi le départ des troupes américaines déployées en Irak avec une coalition internationale antijihadiste, accusant Washington d'avoir "autorisé" voire "coordonné" la série d'attaques israéliennes meurtrières contre l'Iran.
En soirée, dans le centre de Bagdad, face à un important dispositif policier, au moins 200 partisans de ces groupes armés ont notamment brandi des drapeaux iraniens pour manifester près d'une entrée de l'ultra-sécurisée Zone verte, quartier abritant l'ambassade américaine et des institutions publiques, a constaté un photographe de l'AFP.
Par le passé, sur fond de conflit à Gaza et de tensions régionales accrues, des dizaines de tirs de roquettes et frappes de drones revendiqués par des groupes irakiens pro-iraniens ont visé les soldats américains déployés en Irak et en Syrie dans le cadre de cette coalition internationale.
Accusant le président Donald Trump d'avoir "autorisé" Israël à "commettre son agression criminelle" contre la République islamique d'Iran, les Brigades du Hezbollah ont dit vendredi que "les forces américaines en Irak ont permis cette agression en ouvrant l'espace aérien irakien à l'aviation sioniste", selon un communiqué.
"Si on ne veut pas faire de l'Irak un champ de bataille (...) le gouvernement doit faire sortir ces forces étrangères hostiles de toute urgence du pays, pour éviter des guerres supplémentaires dans la région", a-t-on ajouté de même source.
Les Etats-unis ont indiqué ne pas être impliqués dans l'attaque contre l'Iran, ajoutant que leur priorité était de protéger leurs forces dans la région.
Les troupes de la coalition internationale en Irak sont accueillies sur des bases de l'armée irakienne à l'invitation du gouvernement. Ces militaires jouent un rôle de soutien et de conseil pour épauler les forces de sécurité locales dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).
Fustigeant la "coordination" menée avec "l'occupant américain" pour "violer l'espace aérien" irakien et attaquer l'Iran, Akram al-Kaabi, le chef d'Al-Noujaba, réclame dans un communiqué "le départ total de l'occupation américaine de tout le territoire irakien".
Depuis octobre 2023, le début de la guerre à Gaza et ses répercussions à travers le Moyen-Orient, l'Irak a réussi à préserver une relative stabilité, se tenant à l'écart du conflit entre Israël et le Hamas, doublé d'un conflit entre Israël et le Hezbollah au Liban.
Bagdad et Washington se sont mis d'accord sur un calendrier de retrait progressif des troupes de la coalition internationale d'Irak.
D'ici septembre, la coalition devrait avoir quitté les bases sur le territoire de l'Irak fédéral et d'ici fin 2026 pour le Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak.
Les Etats-Unis disposent d'environ 2.500 soldats en Irak engagés avec la coalition et annonçaient en avril que la présence américaine en Syrie allait être ramenée "à moins d'un millier de soldats".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.