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Irak: des centaines de personnes commémorent le souvenir de Halabja


Vendredi 16 mars 2007 à 17h07

HALABJA (Irak), 16 mars 2007 (AFP) — Des centaines de personnes, amis et familles de victimes, ont commémoré le bombardement à l'arme chimique, le 16 mars 1988, de la ville kurde de Halabja par le régime de Saddam Hussein, se plaignant de l'attitude des pouvoirs publics à leur égard, selon un journaliste de l'AFP.

"Mon oncle et mon grand frère attendent la mort allongés sur leur lit. Les officiels nous mentent", a affirmé Awat Karim, 34 ans, qui estime que le gouvernement local ne fait pas assez pour les victimes qui souffrent encore des effets du bombardement.

"Deux femmes sont mortes récemment", a ajouté Kamel Abdelqader, membre de l'organisation non gouvernementale "Société des victimes des armes chimiques de Halabja", lors de la réunion annuelle des familles des victimes au cimetière de la ville.

"Selon un rapport récent, 69 personnes ont besoin d'un traitement médical en dehors de l'Irak. Le gouvernement en a envoyé deux en Iran", poursuit Kamel Abdelqader, qui estime que le gouvernement "agit très lentement et de manière négligente".

"La moitié des bâtiments détruits sont encore dans le même état qu'il l'étaient il y a 19 ans", affirme Kwaer Anwar, 60 ans, qui a perdu ses trois filles lors de l'attaque. "Il n'y a pas un hôpital décent, pas assez d'eau ni d'électricité. Les responsable politiques font des promesses mais rien n'est fait", ajoute-t-il.

Pendant la guerre Irak-Iran (1980-88), l'aviation irakienne avait largué sur Halabja toute une gamme d'agents chimiques. Ce bombardement fut la plus grande des attaques irakiennes aux gaz de combat contre des civils : quelque 5.000 Kurdes irakiens, en majorité des femmes et des enfants, avaient été tués en quelques minutes, et 10.000 blessés.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.