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Irak: dans la province de Kirkouk, le drapeau de la discorde


Mardi 28 mars 2017 à 18h35

Kirkouk (Irak), 28 mars 2017 (AFP) — Le conseil provincial de Kirkouk, dans le nord de l'Irak, a approuvé mardi l'érection du drapeau régional kurde sur les bâtiments gouvernementaux, une décision qui risque d'accentuer les tensions avec Bagdad sur le devenir de cette province riche en ressources naturelles.

La province multi-ethnique de Kirkouk fait l'objet d'une dispute de longue date entre le gouvernement fédéral de Bagdad et la région autonome du Kurdistan, dont elle est voisine.

Les autorités du Kurdistan irakien souhaitent intégrer dans leur giron cette province dont elles contrôlent déjà une grande partie depuis juin 2014 et la débandade des forces irakiennes face à l'offensive du groupe Etat islamique (EI).

"Le conseil provincial a approuvé (...) une proposition visant à ériger le drapeau de la République d'Irak et le drapeau du Kurdistan sur les bâtiments gouvernementaux", a déclaré à la presse le gouverneur de la province, Najm al-Din Karim.

La mesure a été adoptée grâce aux 25 voix des conseillers kurdes, les 16 conseillers arabes et turkmènes n'ayant pas participé au vote.

Elle intervient après la décision de Najm al-Din Karim de faire flotter le drapeau kurde régional sur la citadelle de Kirkouk, suscitant l'inquiétude de la Mission d'assistance des Nations unies en Irak (Manui).

La Manui "met en garde contre toute action unilatérale qui pourrait compromettre l'harmonie et la coexistence pacifique entre les nombreux groupes ethniques et religieux" de la province, a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Le Kurdistan s'est constitué en région autonome aux termes de la Constitution irakienne de 2005, et son dirigeant Massoud Barzani milite pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.