Page Précédente

Irak: cinq combattants pro-Iran tués dans un bombardement


Dimanche 3 decembre 2023 à 20h54

Kirkouk (Irak), 3 déc 2023 (AFP) — Au moins cinq combattants en Irak d'un groupe armé pro-Iran affilié au Hachd al-Chaabi ont été tués dimanche soir dans un "bombardement aérien" dans la province de Kirkouk, dans le nord du pays, ont rapporté deux sources de sécurité.

La frappe n'a pas été revendiquée et ses auteurs n'ont pas été identifiés dans l'immédiat. Mais elle intervient au lendemain d'une mise en garde adressée par le gouvernement irakien aux Etats-Unis contre toute "attaque" sur son territoire.

Le "bombardement aérien" a visé un "site" tenu par une faction affiliée au Hachd al-Chaabi, coalition d'ex-paramilitaires désormais intégrés aux forces régulières, a indiqué à l'AFP un haut responsable de sécurité à Kirkouk, faisant état de cinq morts.

"Un drone a pris pour cible une position du groupe al-Noujaba dans la région de Dibis", a rapporté de son côté un responsable de sécurité dans la capitale Bagdad, faisant état de "cinq morts et cinq blessés".

Le secteur visé, dans la province de Kirkouk, se trouve près de la frontière avec le Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak. Un officier de police dans le secteur a assuré que "des débris appartenant apparemment à un drone" ont été retrouvés sur place.

Samedi, lors d'un appel avec le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani avait insisté sur "le refus de l'Irak de toute attaque visant le territoire irakien".

M. Soudani avait réitéré "l'engagement du gouvernement irakien à protéger les conseillers de la coalition internationale présents en Irak", en référence aux militaires américains déployés dans son pays dans le cadre d'une coalition antijihadiste pilotée par Washington.

- Tensions régionales -

La guerre opposant Israël au Hamas palestinien dans la bande de Gaza a eu des répercussions régionales et a entraîné des attaques menées par des groupes pro-Iran contre les soldats américains et les troupes de la coalition internationale antijihadiste, déployés en Irak et en Syrie.

La plupart des attaques ont été revendiquées par la "Résistance islamique en Irak", nébuleuse formée par des groupes armés affiliés au Hachd al-Chaabi.

Fin novembre, en représailles aux attaques récurrentes de ces mouvements, des frappes américaines meurtrières ont visé à deux reprises en Irak des combattants pro-Iran. Washington a aussi bombardé à trois reprises en Syrie des sites liés à l'Iran.

Toutefois les attaques contre les soldats américains avaient cessé durant la trêve observée entre Israël et le Hamas, qui a volé en éclat vendredi matin, faisant de nouveau craindre une escalade régionale.

Au total, Washington a recensé 76 attaques menées depuis le 17 octobre contre ses troupes en Irak et en Syrie, dix jours après le début de la guerre, selon un bilan actualisé fourni par un responsable militaire américain.

Ces tirs de roquettes ou frappes de drones ont fait au moins une soixantaine de blessés parmi les effectifs américains, d'après le Pentagone.

La guerre Israël/Hamas a été déclenchée par une attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre, qui a fait 1.200 morts, en majorité des civils, selon les autorités.

En représailles, Israël a mené des bombardements dévastateurs contre le territoire palestinien et lancé le 27 octobre une offensive terrestre. D'après le gouvernement du Hamas, plus de 15.500 personnes, dont 70% de femmes et d'enfants, ont été tuées dans les frappes israéliennes depuis le 7 octobre.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.