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Irak: Barzani confie la sécurité à son fils, l'opposition crie au népotisme


Mardi 10 juillet 2012 à 13h55

SOULEIMANIYEH (Irak), 10 juil 2012 (AFP) — Le dirigeant du Kurdistan irakien Massoud Barzani a confié à son fils aîné la direction d'une nouvelle agence gouvernementale chapeautant les forces de sécurité de la région, s'attirant les foudres de l'opposition qui y voit un pas "vers un régime dictatorial".

Lors d'une cérémonie organisée dimanche à l'occasion de la création du Conseil national de sécurité, M. Barzani a assuré que l'agence "unit nos forces et permettra de protéger le Kurdistan et de prévenir toute menace à laquelle la région aurait à faire face".

Le Conseil national de sécurité, dont le budget se monte à 265 millions de dollars pour l'année en cours, placera sous un même commandement la police, le renseignement militaire et l'"Asayish", un organe de sécurité régionale.

M. Barzani a confié la direction de ce Conseil à son fils aîné, Masrour Barzani, qui aura désormais rang de ministre. Son adjoint, Khusro Mohammed, est membre de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) du président irakien Jalal Talabani.

Dès l'annonce de la création de cette agence, l'opposition a crié au népotisme.

Pour Shahou Saïd, porte-parole du parti Gorran (Le changement, en kurde), "Massoud Barzani se prépare à établir un régime dictatorial, de la même trempe de ceux qui sont récemment tombés dans notre région". Assous Hardi, journaliste et intellectuel kurde, y voit "un renforcement du contrôle familial sur la conduite des affaires du Kurdistan".

Et Bilal Souleiman, député de la Jemaah Islamyiah, une formation islamiste, a estimé que ce conseil est "fait pour protéger les intérêts de deux partis", le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani et l'UPK de M. Talabani.

Le Kurdistan, une région irakienne autonome, est en conflit avec Bagdad. M. Barzani a multiplié ces derniers mois les attaques contre le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, tandis que la région cessait ses exportations pétrolières vers l'Irak en raison d'un contentieux financier.

Le Kurdistan a également refusé de livrer à Bagdad le vice-président irakien Tarek al-Hachémi, accusé d'avoir fomenté des meurtres.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.