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Irak: Bagdad minimise les menaces kurdes sur le pétrole (ministre)


Mardi 27 mars 2012 à 16h12

BAGDAD, 27 mars 2012 (AFP) — Le ministre irakien des Finances a relativisé mardi les menaces proférées la vieille par le gouvernement autonome du Kurdistan sur un éventuel arrêt des exportations de pétrole.

"Nous n'avons pas peur si la région du Kurdistan décide d'arrêter les exportations", a dit à l'AFP le ministre Rifaa al-Issawi en marge du sommet des ministres arabes de l'Economie et des Finances qui se tient à Bagdad.

Il a précisé que le gouvernement fédéral avait provisionné cette année 650 milliards de dinars (546 millions de dollars) dans le budget et était prêt à payer les compagnies étrangères opérant dans les trois provinces kurdes du nord, une fois reçus les documents appropriés du gouvernement autonome.

De nouvelles tensions liées au pétrole ont surgi lundi entre la région autonome du Kurdistan irakien et le gouvernement central, accusé par Erbil d'importants arriérés de paiement et d'avoir conclu un accord illégal avec la major BP.

Ces nouveaux litiges interviennent sur fond de conflit territorial persistant entre le Kurdistan et Bagdad, et alors que la capitale s'apprête à accueillir son premier sommet de la Ligue arabe depuis plus de 20 ans, signant le retour de l'Irak sur la scène régionale.

Le Kurdistan a menacé lundi de mettre fin à ses exportations de brut si Bagdad n'honorait pas ses dettes envers elle.

"Les exportations de pétrole de la région du Kurdistan ont été réduites à 50.000 barils par jour (bj) et pourraient cesser d'ici un mois si le gouvernement fédéral à Bagdad continue de bloquer les paiements aux compagnies productrices", a affirmé le gouvernement régional dans un communiqué.

Le texte souligne que la dette cumulée du gouvernement central envers le Kurdistan s'élève à "près de 1,5 milliard de dollars". Le dernier versement remonte à mai 2011.

Le Kurdistan précise qu'il "maintient son objectif d'exportation de 175.000 bj prévu dans le budget 2012 de l'Irak et pourrait exporter beaucoup plus si le gouvernement honorait ses engagements à payer".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.