Page Précédente

Irak: attentat et échanges de tirs font 27 morts à Kirkouk (police)


Lundi 28 juillet 2008 à 15h14

KIRKOUK (Irak), 28 juil 2008 (AFP) — Au moins 27 personnes ont été tuées lundi matin dans un attentat suicide suivi d'échanges de coups de feu, liés à la panique, dans une manifestation de Kurdes dans la ville de Kirkouk, dans le nord de l'Irak, selon un nouveau bilan de source policière.

Onze personnes ont été tuées et 54 blessées lorsqu'un kamikaze a déclenché sa ceinture d'explosifs au milieu de manifestants kurdes au centre de Kirkouk, vers 10H00 locales (07H00 GMT), selon Salam Zankana, commandant de la police de la ville située à 250 km au nord de Bagdad.

Mais l'explosion a été suivie d'un mouvement de panique de la foule, au cours duquel des coups de feu ont été tirés, faisant 16 morts et 72 blessés supplémentaires, selon Mohamed Al-Barazenchi, de la police de Kirkouk.

Le bilan, toujours provisoire, atteint 27 morts et 126 blessés.

Un précédent bilan, de source médicale, faisait état de 22 morts et 120 blessés, dont 30 graves.

Najat Hassan, responsable du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) à Kirkouk, a déclaré que les coups de feu étaient survenus lorsque des manifestants fuyant les lieux de l'explosion s'étaient approchés des bureaux proches d'autres partis politiques locaux.

Les gardes de ces bureaux avaient alors tiré en l'air, pour tenir les manifestants à distance, et certaines personnes au milieu de la foule ont alors ouvert le feu sur les gardes, a-t-il ajouté.

Les Kurdes manifestaient contre le projet très controversé de loi électorale, approuvé par le Parlement mais rejeté jeudi par le Conseil présidentiel, ce qui risque d'entraîner le report de scrutins provinciaux prévus en octobre.

Le parlement avait approuvé mardi soir le projet de loi dans un contexte tendu. Seuls 140 députés sur 275 étaient présents au moment du vote. De nombreux parlementaires avaient dénoncé des irrégularités dans la procédure du vote qui avait été boycotté par les 54 parlementaires kurdes et d'autres législateurs hostiles à la loi.

En réaction, le Conseil présidentiel, composé du président Jalal Talabani et de ses deux vice-présidents, a décidé d'opposer son veto au texte. Des députés ont alors entamé la révision du projet de loi, espérant trouver un compromis.

Les Kurdes en particulier s'opposent à la loi en raison d'un différend sur la répartition du pouvoir entre les différentes communautés de la région riche en pétrole de Kirkouk.

Kirkouk avait été placée par l'ancien président Saddam Hussein hors du Kurdistan irakien, une région indépendante de facto depuis 1991.

Alors que les Kurdes ont aujourd'hui consolidé leur pouvoir au sein du nouvel Irak, ils exigent le rattachement de la ville à leur région autonome située à une cinquantaine de kilomètres plus au nord.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.