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Irak: attentat et échanges de tirs font 22 morts à Kirkouk (police)


Lundi 28 juillet 2008 à 12h18

KIRKOUK (Irak), 28 juil 2008 (AFP) — Au moins 22 personnes ont été tuées lundi matin dans un attentat suicide suivi d'échanges de coups de feu, liés à la panique, dans une manifestation de Kurdes dans la ville de Kirkouk, dans le nord de l'Irak, selon un nouveau bilan de sources policière et médicale.

"Au moins 11 personnes ont été tuées et plus de 50 blessées lorsqu'un kamikaze a déclenché sa ceinture d'explosifs au milieu de manifestants kurdes au centre de Kirkouk, vers 10H00" (07H00 GMT), avait précédemment déclaré Salam Zankana, commandant de la police de la ville située à 250 km au nord de Bagdad.

Mais l'explosion a été suivie d'un mouvement de panique de la foule, au cours duquel des coups de feu ont été tirés, faisant 11 morts et plus de 60 blessés supplémentaires, selon la même source.

Najat Hassan, responsable du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) à Kirkouk, a déclaré que les coups de feu étaient survenus lorsque des manifestants fuyant les lieux de l'explosion avaient déboulé devant des bureaux proches d'autres partis politiques locaux.

Les gardes de ces bureaux avaient alors tiré en l'air, pour tenir les manifestants à distance, et certaines personnes au milieu de la foule ont alors ouvert le feu sur les gardes, a-t-il ajouté.

Le docteur Sharzad Hamed Aziz, de l'hôpital Azaadi de Kirkouk, a confirmé avoir reçu 22 morts et 120 blessés, dont 30 grièvement.

Les Kurdes manifestaient contre le projet très controversé de loi électorale, approuvé par le Parlement mais rejeté jeudi par le Conseil présidentiel, ce qui risque d'entraîner le report de scrutins provinciaux prévus en octobre.

Le parlement avait approuvé mardi soir le projet de loi dans un contexte tendu. Seuls 140 députés sur 275 étaient présents au moment du vote. De nombreux parlementaires avaient dénoncé des irrégularités dans la procédure du vote qui avait été boycotté par les 54 parlementaires kurdes et d'autres législateurs hostiles à la loi.

En réaction, le Conseil présidentiel, composé du président Jalal Talabani et de ses deux adjoints, a décidé d'opposer son veto au texte. Des députés ont alors entamé la révision du projet de loi, espérant trouver un compromis.

Les Kurdes en particulier s'opposent à la loi en raison d'un différend sur la répartition du pouvoir entre les différentes communautés de la région riche en pétrole de Kirkouk.

Kirkouk avait été placée par l'ancien président Saddam Hussein hors du Kurdistan irakien, une région indépendante de facto depuis 1991.

Alors que les Kurdes ont aujourd'hui consolidé leur pouvoir au sein du nouvel Irak, ils exigent le rattachement de la ville à leur région autonome située à une cinquantaine de km plus au nord.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.