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Irak: "attaque" près d'un aéroport du Kurdistan, pas de victimes (officiel)


Vendredi 7 avril 2023 à 22h37

Souleimaniyeh (Irak), 7 avr 2023 (AFP) — Une "explosion" vendredi près d'un aéroport du Kurdistan d'Irak a provoqué un incendie sans faire de victimes, on annoncé les services de sécurité, tandis que des responsables de la région -frontalière de la Turquie- dénonçaient une "attaque".

L'incident près de l'aéroport de Souleimaniyeh (nord) intervient dans un contexte tendu, la Turquie ayant fermé début avril son espace aérien aux avions en provenance et à destination de cet aéroport.

Ankara justifiait cette mesure en accusant les rebelles kurdes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) d'avoir intensifié leurs activités dans le secteur, fustigeant même une "intrusion" de l'organisation "terroriste" dans l'aéroport.

Vendredi, peu après 16H00 (13H00 GMT), "une explosion a eu lieu près du mur de l'aéroport de Souleimaniyeh sans faire de blessés, mais provoquant un incendie qui a été maîtrisé par la défense civile", ont annoncé les services de sécurité de l'aéroport dans un communiqué, précisant que le trafic aérien n'avait pas été perturbé.

Plusieurs responsables, dont l'adjoint au Premier ministre du Kurdistan Qubad Talabani, ont évoqué une "attaque", sans fournir plus de détails dans l'immédiat, ni en nommer les auteurs ou la cible.

Le gouverneur de la province de Souleimaniyeh Haval Abou Bakr a lui condamné un "bombardement aérien" contre "un secteur proche de l'aéroport", appelant "toutes les parties politiques à mettre fin à leur différends et à ne pas faire du Kurdistan la victime de leurs luttes", selon un communiqué.

Depuis des décennies la lutte opposant la Turquie au PKK, mouvement classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, a débordé dans le nord de l'Irak, les deux camps y disposant de positions militaires ou de bases arrières.

A la mi-mars, toujours dans le nord de l'Irak, neuf combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) ont péri dans le crash de deux hélicoptères causé par "le mauvais temps", selon un communiqué de cette coalition dominée par les Kurdes de Syrie voisine, engagée avec Washington dans la lutte antijihadistes.

Considérant les FDS et leur principale composante des YPG (Unités de protection du peuple) comme une extension du PKK, la Turquie les qualifie aussi de "terroristes".

Réagissant tard vendredi soir à des "informations qui prétendent" que le commandant en chef des FDS Mazloum Abdi avait été pris pour cible à Souleimaniyeh, la coalition a assuré qu'il s'agissait d'informations "sans fondement".

Ankara mène régulièrement des opérations terrestres et aériennes contre les FDS en Syrie et contre le PKK en Irak. En juillet 2022, des frappes d'artillerie imputées à Ankara contre une aire de loisirs du Kurdistan irakien avaient tué neuf civils parmi lesquels des femmes et des enfants. La Turquie avait nié toute responsabilité et accusé le PKK.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.