Dimanche 2 août 2009 à 10h11
SOULEIMANIYEH (Irak), 2 août 2009 (AFP) — Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki est arrivé dimanche au Kurdistan, pour la première fois depuis son accession à ce poste en 2006, afin de régler les différends qui l'opposent aux dirigeants de la région autonome, selon le correspondant de l'AFP.
Arrivé à 10H45 (07H45 GMT), il a été reçu à l'aéroport de Souleimaniyeh par le président et le vice-Premier ministre irakiens Jalal Talabani et Barham Saleh, tous les deux d'origine kurde, et Kosrat Rassoul, le vice-président de la région autonome du Kurdistan.
Selon le député kurde Mahmoud Othmane, "il restera deux jours et rencontrera dimanche à Doukan M. Talabani, le président de la région du Kurdistan Massoud Barzani et d'autres personnalités kurdes".
"Cette visite est très positive et favorise le dialogue pour régler les problèmes entre le gouvernement central et le Kurdistan", avait indiqué samedi ce député.
Centre touristique fréquenté l'été, Doukan est situé à 75 km nord-ouest de Souleimaniyeh. Après 1991, Doukan est devenu le quartier général de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK).
Lors des dernières élections présidentielle et législatives, M. Barzani a été largement réélu à son poste et les deux grands partis historiques, le Parti Démocratique du Kurdistan (PDK) et l'UPK, ont obtenu la majorité absolue au Parlement régional, selon les résultats officiels annoncés mercredi par la commission électorale irakienne.
Juste après avoir rencontré le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, le président Barzani avait annoncé mercredi l'ouverture prochaine de négociations avec le gouvernement de Bagdad pour résoudre les différends qui risquent de dégénérer en conflit armé entre Arabes et Kurdes.
Lors d'un rassemblement électoral il y a deux semaines, M. Barzani avait cité une série de questions litigieuses empoisonnant les relations entre les deux parties.
Il a évoqué les "territoires disputés" revendiqués par le Kurdistan comme la province de Kirkouk, le statut des combattants kurdes des peshmergas, la loi sur la répartition des revenus pétroliers, l'exercice du pouvoir par M. Maliki jugé trop personnel, et une meilleure répartition des ethnies au sein de l'armée.
Alors que l'insurrection a nettement diminuée depuis deux ans, les Etats-Unis craignent que ces conflits ethniques ou territoriaux ne dégénèrent en nouvelle guerre civile bien plus sanglante.
Lors de sa visite en Irak, M. Gates a ainsi exhorté les dirigeants arabes et kurdes à trouver une issue pacifique à leur conflit.
Le général américain Ray Odierno, le commandant des troupes en Irak, a indiqué pour sa part que les tensions entre le gouvernement du Kurdistan et celui de Bagdad étaient "la première source d'instabilité" en Irak.
Bagdad et le Kurdistan se disputent le contrôle de plusieurs zones, dont la ville de Kirkouk, dont le sous-sol regorge de pétrole.
Les trois provinces formant le Kurdistan représentent 40.000 km2 mais les forces kurdes, dans le sillage de l'invasion conduite par les Etats-Unis en 2003, ont étendu leur présence sur 75.000 km2 en prenant le contrôle d'une partie des provinces de Kirkouk, Ninive et Diyala.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.