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Irak: arrêt des opérations contre les Kurdes pendant 24 heures (Premier ministre)


Vendredi 27 octobre 2017 à 17h57

Bagdad, 27 oct 2017 (AFP) — Le Premier ministre irakien a annoncé vendredi "l'arrêt des mouvements des forces armées pendant 24 heures" dans les zones que le pouvoir central à Bagdad et les autorités du Kurdistan irakien se disputent.

Cet arrêt vise à "permettre à un comité technique regroupant les autorités fédérales et celles du Kurdistan de travailler à un déploiement de forces fédérales dans l'ensemble des zones disputées", affirme dans un communiqué Haider al-Abadi, également commandant en chef des armées.

Le texte ajoute que ces opérations doivent cesser "immédiatement à Fichkhabour et le long des frontières pour éviter l'affrontement et l'effusion de sang entre fils d'une même nation".

Le poste-frontière de Fichkhabour, particulièrement stratégique pour les Kurdes tant d'Irak que de Syrie, a été jeudi le théâtre de violents affrontements à l'artillerie lourde entre troupes irakiennes et combattants kurdes.

Ghayath al-Sourji, porte-parole de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), a assuré à des médias locaux que la coalition antijihadistes emmenée par Washington avait entamé "des négociations avec Erbil et Bagdad pour un cessez-le-feu et pour trouver une solution pacifique".

Depuis le 16 octobre, des troupes gouvernementales et paramilitaires irakiennes ont repris la quasi-totalité des zones disputées. Cette avancée s'est déroulée sans quasiment aucune violence.

De violents combats à l'artillerie lourde ont toutefois éclaté dans le nord du pays, en lisière du Kurdistan irakien.

Ils ont eu lieu le 21 octobre à Altun Kupri, à 50 km au sud d'Erbil, et jeudi dans la région de Fichkhabour, aux confins des territoires syriens, irakiens et turcs.

Fichkhabour se trouve à l'extrémité de la province de Dohouk, sous l'autorité de la région autonome du Kurdistan irakien et non du gouvernement central à Bagdad.

Dans cette région, Bagdad cherche à sécuriser l'accès à un oléoduc qui mène au port turc de Ceyhan.

La région de Fichkhabour donne, côté syrien, sur des zones tenues par les Unités de protection du peuple kurde (YPG), alliées à Washington dans le combat contre l'EI, où se trouvent "les champs pétrolifères de Roumeylan et de Caratchouk", selon un responsable irakien.

Mais cette milice est liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) turc, classé "terroriste" par la Turquie voisine et ses alliés occidentaux.

Les combattants kurdes cherchent à "défendre la zone" car c'est par là que passent les camions-citernes transportant le pétrole des deux champs contrôlés par le "PKK et le YPG", d'après le responsable irakien.

Le pétrole est ensuite vendu en contrebande en Turquie "car aucun point de passage ne permet de transférer directement le pétrole de Syrie vers la Turquie", a-t-il expliqué.

Bagdad et Erbil sont en crise ouverte depuis la tenue il y a un mois au Kurdistan irakien d'un référendum sur l'indépendance.

Le premier veut une "annulation" pure et simple de cette consultation tandis que le second propose un "gel des résultats".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.