Jeudi 6 mai 2010 à 12h20
BAGDAD, 6 mai 2010 (AFP) — Un accord a été conclu entre le gouvernement central irakien et la région autonome du Kurdistan permettant la reprise de la production pétrolière dans cette région, a annoncé jeudi le ministre irakien du Pétrole Hussein Chahristani.
"Nos sommes arrivés à un accord avec les Kurdes aux termes duquel les revenues de la production pétrolière seront transférés à la Somo (State oil marketing organisation) et le gouvernement (de Bagdad) sera chargé de payer toutes les dépenses engagées pour extraire le pétrole dans les champs du Kurdistan", a-t-il lors d'une conférence de presse à Bagdad.
La Somo est l'organisme chargé de récolter les revenus pétroliers et de signer des contrats.
M. Chahristani a précisé que le pétrole produit au Kurdistan devait "transiter par les oléoducs irakiens et tous les revenus du pétrole doivent être alloués au gouvernement central".
La production de pétrole au Kurdistan irakien a été stoppée à la mi-octobre 2009 en raison d'un différend entre Bagdad et Erbil. Les champs pétroliers du Kurdistan, exploités par le Danois DNO et le Turc Genel, produisaient jusque là environ 60.000 barils par jour.
Le Kurdistan irakien avait commencé le 1er juin à exporter du pétrole pour la première fois de son histoire, dans un climat d'hostilité avec Bagdad qui nie à sa province du Nord le droit de signer des contrats sans son aval.
Bagdad, qui avait refusé de reconnaître les contrats conclus par le Kurdistan avec des sociétés étrangères, veut des contrats de service, rémunérant les compagnies pétrolières au baril extrait plutôt que par un partage des bénéfices tirés de l'exploitation des ressources.
Selon le gouvernement irakien, les revenus du pétrole doivent être centralisés à Bagdad et le Kurdistan se verra reverser 17% des recettes de l'Etat. Erbil, la capitale du Kurdistan, souhaite au contraire que l'ensemble des revenus tirés de l'exploitation du pétrole des champs se trouvant dans sa région autonome lui revienne.
Selon le gouvernement kurde, DNO et Genel ont investi chacune 500 millions de dollars dans l'exploitation des champs. La première exploitait le gisement de Tawke, près de Dohouk, avec une capacité d'exportation de 50.000 barils par jour (bj) et la seconde celui de Tak Tak, avec 10.000 bj.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.