Mardi 2 août 2011 à 17h52
erbil (Irak), 2 août 2011 (AFP) — Plus de 200 familles ont été contraintes de fuir la zone frontalière entre l'Irak et l'Iran où Téhéran mène depuis plusieurs semaines une offensive contre les séparatistes kurdes iraniens du Pjak, ont indiqué mardi un responsable local et une ONG.
"Environ 230 familles ont fui les villages frontaliers pour se mettre en sécurité", a déclaré le maire de Choman (province du Kurdistan irakien), Abdul Wahad Qawani. "Les tirs iraniens continuent, mais ce n'est pas comme avant, car ce n'est pas permanent (...). Avant, c'était continuel", a-t-il précisé.
Selon le maire, un camp a été mis sur pied pour accueillir les réfugiés dans le village de Mawanan, dans la région de Baliyan. "Nous avons demandé aux organisations internationales de nous fournir des tentes et du matériel de base pour ceux qui ont abandonné leurs maisons et leurs biens", a-t-il indiqué.
Un porte-parole de l'Office international des migrations (OIM), une agence humanitaire, a pour sa part fait état mardi de 203 familles déplacées enregistrées auprès des autorités.
Ces familles ont essentiellement besoin "d'abris et d'eau", a indiqué un porte-parole, Bertram Douglas, précisant que l'OIM avait fourni des lits et des kits de purification d'eau. L'agence des Nations unies pour les réfugiés a pour sa part donné des tentes et les autorités locales fournissent de l'eau.
"Ces familles ne pourront pas survivre longtemps sans aide (...). Beaucoup ont abandonné leurs cultures et leurs troupeaux", a-t-il prévenu.
Le Pjak (Parti pour une vie libre du Kurdistan) est régulièrement impliqué dans des affrontements armés avec les forces iraniennes, qui bombardent en représailles les zones frontalières montagneuses du Kurdistan irakien, d'où opèrent les combattants indépendantistes.
Les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique d'élite de Téhéran, ont lancé en juillet une offensive contre le Pjak qui a fait plusieurs morts des deux côtés.
Le président du Parlement irakien, Oussama al-Noujaifi, a insisté mardi sur "l'importance d'une cessation immédiate des bombardements sur le territoire irakien, qui sont considérés comme une violation de la souveraineté de l'Irak", selon un communiqué de ses services.
Un comité parlementaire a été chargé d'enquêter sur la question.
La semaine dernière, le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, avait sommé l'Iran de cesser ses bombardements. Mais un commandant des Gardiens de la révolution a affirmé fin juillet que l'armée entendait poursuivre ses opérations jusqu'à ce que l'Irak déploie des forces le long de la frontière commune.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.