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Irak: 14 morts, 87 blessés dans un attentat à Erbil, au Kurdistan


Mercredi 9 mai 2007 à 11h23

ERBIL (Irak), 9 mai 2007 (AFP) — Au moins 14 personnes ont été tuées et 87 blessées dans l'explosion mercredi matin d'un camion piégé devant le ministère de l'Intérieur à Erbil, au Kurdistan autonome (nord), une région habituellement épargnée par les violences, selon un nouveau bilan des autorités kurdes.

"Un camion piégé a explosé devant les bâtiments du ministère de l'Intérieur et du département de la sécurité. Quatorze personnes ont été tuées et 87 blessées, parmi lesquelles des employés du ministère", a déclaré Karim Sinjari, ministre de l'Intérieur du Kurdistan, au cours d'une conférence de presse à Erbil, à 350 km au nord de Bagdad.

Auparavant, le ministre kurde de la Santé, Zirian Abdel-Rahmane, avait fait état de la mort de 19 personnes et de 70 blessés.

Sur place, la puissance de l'explosion, survenue vers 08H00 (04H00 GMT), a creusé un cratère de deux mètres de profondeur en face des deux bâtiments, dont les fenêtres et les bureaux donnant sur la façade ont été dévastés. Le quartier a été bouclé par les forces de sécurité.

Plusieurs voitures garées à proximité du camion ont pris feu. Les services de secours évacuaient les corps des victimes, parmi lesquelles plusieurs femmes, tandis que des chaussures d'enfants gisaient abandonnées sur la route.

"Les auteurs de cet attentat sont des terroristes, ce ne sont pas de vrais musulmans, car ils tuent des innocents sans raison", a dénoncé un riverain, Karim Ali, 44 ans.

Mohammed, qui n'a pas voulu donner son nom, est venu à l'hôpital prendre des nouvelles de son fils, blessé à la jambe.

"C'est une attaque qui vise l'Islam et l'humanité. Mais même si mon fils meure, j'en ai trois autres qui sont capables de protéger le Kurdistan", a-t-il assuré.

Erbil est la capitale du Kurdistan, province autonome depuis 1991, épargnée par les attaques qui ensanglantent quotidiennement le reste de l'Irak.

Des Irakiens venus des différentes régions du pays s'y sont établis pour échapper à la violence. De nombreux bâtiments sont en cours de construction dans toute la ville et des entreprises étrangères s'y sont installées.

"C'est une chance pour les entreprises occidentales de voir une région stable où elles peuvent investir en Irak", avait déclaré mardi Le sous-secrétaire d'Etat américain à la Défense Paul Brinkley en visite depuis lundi au Kurdistan, accompagné d'une vingtaine d'investisseurs américains.

Les précédents attentats d'envergure remontent à plusieurs années. Le 1er février 2004, 105 personnes avaient été tuées à Erbil dans un double attentat suicide contre les sièges du Parti démocratique du Kurdistan (PDK, de Massoud Barzani, président du Kurdistan autonome) et de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK de Jalal Talabani, président de l'Irak).

Le 4 mai 2005, 46 personnes étaient mortes dans un attentat suicide à Erbil.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.