Page Précédente

Interpellation du président du principal parti pro-kurde de Turquie (agence)


Lundi 17 decembre 2007 à 19h39

ANKARA, 17 déc 2007 (AFP) — La police turque a interpellé lundi soir à Ankara le président du principal parti pro-kurde de Turquie, accusé d'avoir utilisé de faux documents pour échapper au service militaire, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Nurettin Demirtas, le président du Parti pour une société démocratique (DTP), a été arrêté vers 19H30 (17H30 GMT) à l'aéroport Esenboga d'Ankara, à son retour d'un long séjour en Allemagne, selon Anatolie.

Il a ensuite été conduit à un institut médico-légal, procédure préalable à son placement en garde-à-vue, a indiqué l'agence.

Selon la chaîne de télévision CNN-Türk, M. Demirtas, âgé de 35 ans, est poursuivi avec 183 autres personnes pour avoir échappé au service militaire en faisant usage d'un faux rapport d'inaptitude et encourt de deux à cinq ans de prison.

Le dirigeant kurde se trouvait depuis le 18 novembre en Allemagne, selon le DTP dans le cadre d'activité organisées par la représentation européenne du parti.

Le député du DTP Hamit Geylani, présent à l'aéroport pour accueillir M. Demirtas, s'est dit confiant dans sa libération rapide.

"Il n'y a en aucune façon une situation pouvant entraîner une incarcération", a-t-il dit à Anatolie.

M. Demirtas a été élu en novembre à la tête du DTP, un parti déjà visé par un recours en interdiction déposé mi-novembre auprès de la Cour constitionnelle, qui a accepté de juger l'affaire.

Le DTP, qui détient 20 des 550 sièges au Parlement, est accusé d'être un "foyer d'activités préjudiciables à l'indépendance de l'Etat et à son unité indivisible" et sa direction d'obéir aux "directives" du chef emprisonné des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan.

M. Demirtas est considéré comme un "faucon" au sein du militantisme kurde et a été emprisonné dans sa jeunesse pour appartenance au PKK.

Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis. Plus de 37.000 personnes ont péri depuis le début de l'insurrection du PKK, en 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.