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Incursion turque en Irak: les Etats-Unis se gardent d'objecter


Mardi 18 decembre 2007 à 17h20

WASHINGTON, 18 déc 2007 (AFP) — La Maison Blanche s'est gardée mardi de soulever des objections à une incursion militaire turque dans le nord de l'Irak, se retranchant derrière des informations "contradictoires" selon elle en provenance de la région.

La porte-parole de la Maison Blanche Dana Perino, qui n'a pas non plus contesté que cette intervention ait eu lieu, n'a pas dit explicitement si le gouvernement américain la soutenait. Mais elle a affirmé que le Parti des travailleurs du Kurdistan, cible de l'incursion, représentait une "menace pour la Turquie, pour l'Irak et pour les Etats-Unis".

"Je peux vous dire que, naturellement, nous nous coordonnons avec les autorités turques et irakiennes dans cette zone. Le PKK est une menace pour la Turquie, pour l'Irak et pour les Etats-Unis. Nous continuons donc à partager les informations, à partager le renseignement avec eux", a dit Mme Perino devant la presse.

"Nous avons demandé à la Turquie de veiller à ce que les opérations soient ciblées et limitées", a-t-elle dit.

Selon le gouvernement du Kurdistan irakien, environ 300 soldats ont mené mardi la première opération terrestre turque dans le nord de l'Irak depuis que le parlement turc a autorisé de telles incursions en octobre pour combattre le PKK, rebelles kurdes de Turquie se servant du Kurdistan irakien comme base arrière.

Le gouvernement américain s'est beaucoup employé depuis octobre à réfréner son allié turc, craignant la réaction des Kurdes irakiens et s'inquiétant de la déstabilisation d'une partie de l'Irak qui passe pour l'une des plus stables.

Les dirigeants turcs n'ont pas confirmé l'incursion, se contentant d'affirmer que l'armée turque "faisait le nécessaire" contre les rebelles.

Interrogée sur un soutien ou un encouragement américain à une telle opération, la porte-parole de la Maison Blanche a invoqué "des informations contradictoires sur le terrain". "Alors, avant de nous exprimer plus précisément, je crois que nous devrions attendre qu'il y ait plus d'informations concrètes du terrain sur la profondeur de l'incursion, le nombre de gens, qui au juste était engagé", a-t-elle dit.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.