Samedi 4 juin 2011 à 20h25
ARNOUVILLE (Val-d'Oise), 4 juin 2011 (AFP) — Des heurts ont éclaté samedi entre manifestants et forces de l'ordre à Evry et Arnouville (Val-d'Oise), après la perquisition d'un centre culturel kurde et l'interpellation de trois membres de la communauté, dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet de Paris.
Deux personnes ont été interpellées à Evry et une à Arnouville dans le cadre d'une enquête préliminaire, ouverte par la parquet de Paris, et confiée à la sous-direction anti-terroriste (SDAT), a annoncé une source judiciaire, sans préciser leur identité.
Vers 11H35, la perquisition menée à la Maison culturelle kurde à Arnouville, lors de laquelle un homme de cette communauté a été interpellé, a provoqué des échauffourées. Près de quarante de personnes assistaient à une réunion dans ce centre, situé près de la gare RER d'Arnouville-Gonesse-Villiers-le-Bel.
Réuni devant le lieu, le groupe a grossi, pour atteindre cent à deux cents personnes. Des voitures de police ont été caillassées et du mobilier urbain brûlé, selon une source judiciaire.
Un important dispositif policier a été déployé, renforcé, selon une source proche du dossier, par des éléments de la gendarmerie locale et du département voisin de la Seine-Saint-Denis. Un policier a été légèrement blessé, et dix personnes interpellées. Le calme est revenu peu après 16H00.
A Evry, l'interpellation de deux personnes d'origine kurde a été menée vers 14H30, dans le quartier des Pyramides, provoquant le rassemblement d'une cinquantaine de personnes. Les policiers ont été la cible de projectiles.
Le cortège s'est ensuite déplacé devant le restaurant Mac Donald's situé près du centre commercial Evry II. Des projectiles ont de nouveau été envoyés sur les forces de l'ordre, qui ont fait usage de flash-balls et de grenades lacrymogènes.
Le cortège, qui a atteint une centaine de personnes, s'est ensuite dispersé dans le calme. Trois personnes légèrement blessées ont décliné l'aide des pompiers.
Dans un communiqué diffusé samedi, le Parti communiste a déclaré : "la France se couvre de honte en utilisant contre ces hommes les mêmes pratiques que celles qu'ils ont fuies en quittant la Turquie". Il a demandé éla libération immédiate des militants kurdes et l'arrêt des violences sur celles et ceux qui les soutiennent".
Selon le PCF et le président de la Maison culturelle kurde d'Arnouville, l'homme interpellé samedi dans cette ville est Nedim Seven, membre actif du PKK, considéré comme un groupe "terroriste" par de nombreux pays. Les sources policières et judiciaires n'avaient pas pu confirmer l'information samedi soir.
Nedim Seven "s'est déjà vu refuser l'autorisation d'entrer à l'Assemblée nationale lundi dernier pour participer à un colloque", a ajouté le PCF dans un communiqué.
Le président de la Maison culturelle kurde d'Arnouville, Maxime Tosun, présent lors de l'interpellation, décrit son association comme "culturelle et folklorique".
"Quand les policiers sont entrés, ils nous ont demandé de nous mettre par terre. Il y a avait des femmes et des enfants. Une femme a reçu un coup de matraque", décrit-il.
Le PKK a décrété un cessez-le-feu unilatéral en août 2010. Il a menacé en mars d'y mettre fin, déplorant l'échec du gouvernement à dialoguer avec les Kurdes, alors que doivent avoir lieu le 12 juin des élections législatives.
Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 45.000 morts depuis le début de l'insurrection du PKK, en 1984, selon l'armée.
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Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.