Dimanche 11 mars 2007 à 22h19
ANKARA, 11 mars 2007 (AFP) — Des groupes de sympathisants des rebelles kurdes séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont affronté la police dimanche dans plusieurs villes de Turquie, a rapporté l'agence de presse Anatolie.
Dans la ville portuaire de Mersin (sud), des manifestants ont tenté de bloquer des rues d'un quartier périphérique avec des conteneurs de poubelles et des pneus enflammés en protestation contre l'empoisonnement dont aurait selon eux été victime le chef emprisonné du PKK Abdullah Öcalan.
Après des échanges de jets de pierre et de grenades lacrymogènes, des unités de policiers anti-émeutes ont donné l'assaut aux barricades avec le soutien de véhicules blindés.
Plusieurs manifestants ont été interpellés, a indiqué Anatolie sans préciser le nombre d'arrestations.
La veille, des inconnus masqués avaient jeté un cocktail Molotov contre un bus municipal avant d'être repoussés par un policier en civil qui a tiré en l'air. L'incident n'a pas fait de victimes.
Des incidents se sont également produits dimanche soir à Sanliurfa, dans le sud-est de la Turquie, où un groupe de manifestants pro-PKK a jeté un cocktail Molotov sur une pelleteuse, a rapporté Anatolie, précisant que la police avait procédé à trois arrestations.
A Istanbul, une centaine d'individus masqués ont investi les rues du quartier périphérique d'Esenler, sur la rive européenne de la métropole, et jeté des cocktails Molotov sur des véhicules en stationnement, brûlant trois voitures.
Les avocats d'Abdullah Öcalan ont rendu public le 1er mars à Rome les résultats d'analyses faites sur des cheveux de leur client, qui établissent selon eux qu'il souffre d'un empoisonnement vraisemblablement dû à l'ingestion de métaux toxiques -du chrome et des doses de strontium extrêmement élevées.
Le ministre turc de la Justice a qualifié ces déclarations de "mensonges" tout en dépêchant une équipe de médecins spécialistes turcs conduit par un toxicologue dans l'île-prison d'Imrali (nord-ouest), où Öcalan purge un peine de réclusion à perpétuité pour "séparatisme".
Ces experts n'ont pas encore rendu public le résultat des analyses effectuées.
Le PKK se bat depuis 1984 pour l'indépendance du sud-est anatolien, à la population majoritairement kurde.
Mersin et Istanbul accueillent d'importantes communautés kurdes.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.