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Heurts entre police et manifestants kurdes dans le sud-est de la Turquie


Dimanche 6 decembre 2009 à 14h41

DIYARBAKIR (Turquie), 6 déc 2009 (AFP) — Des manifestations de protestation contre les conditions carcérales du chef rebelle kurde Abdullah Öcalan ont dégénéré en heurts avec la police dimanche dans le sud-est de la Turquie, peuplé en majorité de Kurdes.

A Diyarbakir, la principale ville de la région, quelque 15.000 personnes réunies à l'appel du Parti pour une société démocratique (DTP, prokurde) ont manifesté aux cris de "Ou des conditions de vie honorables, ou la guerre et la vengeance" et "Vive le président Öcalan", a constaté un correspondant de l'AFP.

Les manifestants, qui portaient en tête de cortège une maquette sensée représenter la cellule d'Öcalan, ont jeté des pierres et tiré des feux d'artifice en direction de la police quand celle-ci a tenté de bloquer leur progression. Les policiers anti-émeutes ont riposté en faisant usage de grenades lacrymogènes et de canons à eau.

Un manifestant et un policier ont été blessés, selon des sources locales, qui ont également fait état de plusieurs interpellations.

L'agence de presse Anatolie a fait état de quatre policiers blessés dans des heurts similaires survenus la veille à Dogubeyazit (est).

Le chef et fondateur du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, illégal), 61 ans, qui purgeait en solitaire depuis 1999 une peine de prison à vie sur l'île d'Imrali (nord-ouest), a été transféré à la mi-novembre dans une autre cellule du même pénitencier et il peut côtoyer maintenant d'autres détenus.

Öcalan s'est récemment plaint de ses nouvelles conditions d'incarcération, affirmant qu'elles étaient "pires qu'avant" et évoquant une "cellule de 6-7 m2". "Je ne sais pas combien de temps je pourrai résister à ces conditions qui ont fait de moi un homme mi-mort, mi-vivant", a-t-il dit.

Ces déclarations ont entraîné la multiplication des manifestations kurdes de protestation.

Vendredi, le président de la commission parlementaire des droits de l'Homme Zafer Üskül a estimé au terme d'une enquête que les conditions d'emprisonnement d'Öcalan étaient "conformes aux normes internationales et même meilleures".

Les manifestations interviennent alors que le gouvernement a dévoilé en novembre un plan visant à renforcer les droits des Kurdes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.