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Heurts dans le sud-est de la Turquie à l'occasion du procès de 151 Kurdes


Jeudi 13 janvier 2011 à 14h59

DIYARBAKIR (Turquie), 13 jan 2011 (AFP) — Des protestations contre le procès de 151 Kurdes, dont de nombreux élus, encourant de lourdes peines pour des liens supposés avec la rébellion, ont dégénéré en affrontements jeudi à Diyarbakir (sud-est de la Turquie), a constaté l'AFP.

Plusieurs milliers de manifestants se sont réunis pour exprimer leur soutien aux prévenus dans ce procès, considéré comme un test majeur par les militants de la cause kurde alors que le gouvernement islamo-conservateur a lancé une nouvelle initiative en vue d'un règlement du conflit kurde, vieux de 26 ans.

Les heurts sont survenus lorsque des manifestants, qui participaient à un cortège prenant la direction du Palais de justice de Diyarbakir, ont jeté des pierres, des coktails Molotov et des feux d'artifice sur des unités anti-émeutes de la police stationnées aux alentours.

La police a riposté en faisant usage de canons à eau et de gaz lacrymogène.

Dans la salle d'audience, l'ambiance était également tendue, la cour refusant aux prévenus le droit d'assurer leur défense en kurde, qui n'est pas considérée comme une langue officielle utilisée dans une procédure judiciaire.

Les juges ont ainsi interrompu à plusieurs reprises des prévenus qui s'exprimaient en kurde.

"Vous persistez à nier l'existence d'une langue parlée par des millions de personnes. Mais votre déni ne change rien: ces gens continuent de la parler", a déclaré devant la cour Me Ibrahim Usal, un des avocats de la défense.

Le procès a débuté en octobre. Les prévenus sont poursuivis pour des liens supposés avec l'Union des associations du Kurdistan (KCK), organisation accusée de terrorisme et de complicité avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), mouvement en lutte armée contre l'autorité centrale en Turquie.

Le ministère public demande des peines allant de cinq ans à la prison à vie, pour des chefs accusation tels que "direction ou appartenance à une organisation terroriste", "atteinte à l'unité de l'Etat", ou "diffusion de propagande terroriste".

Parmi les accusés figurent Osman Baydemir, maire de Diyarbakir, et onze autres maires appartenant au principal parti kurde, le Parti de la paix et de la démocratie (BDP).

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.