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Gül réclame de l'Irak qu'il sécurise ses frontières pour bloquer le PKK


Jeudi 14 juin 2007 à 13h37

ISTANBUL, 14 juin 2007 (AFP) — Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gül a demandé jeudi à l'Irak d'empêcher les rebelles kurdes du PKK de franchir ses frontières, affirmant que la Turquie fera tout pour assurer la sécurité de ses citoyens.

"Nous attendons de l'Irak qu'il assure la sécurité à ses frontières, ou, s'il n'y parvient pas, que les forces de la coalition le fassent, ou à défaut, qu'il coopère avec ceux qui sont en mesure de régler le problème", a-t-il déclaré à l'occasion d'une conférence sur la sécurité à Istanbul.

"La Turquie n'a de prétentions territoriales vis-à-vis d'aucun pays. Nous n'avons pas de problème de frontière avec notre voisin irakien, mais notre gouvernement est déterminé à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de nos citoyens", a-t-il ajouté.

Les déclarations de M. Gül interviennent à un moment où les débats font rage en Turquie sur l'opportunité d'envoyer des troupes dans le nord de l'Irak y déloger les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une option soutenue par l'armée, le gouvernement se montrant plus réservé.

La presse turque a fait état de projets d'établissement d'une zone tampon s'enfonçant jusqu'à 15 kilomètres à l'intérieur du territoire irakien le long de la frontière turque pour empêcher les infiltrations de rebelles.

M. Gül a vigoureusement dénoncé ce que les Turcs considèrent comme étant l'inaction de Bagdad face au PKK, pendant que les rebelles multiplient depuis plusieurs semaines leurs actions en Turquie, se servant selon Ankara de l'Irak du Nord comme d'une base arrière.

Un soldat turc a été tué dans des combats avec des rebelles dans une zone rurale de la province d'Elazig (est), a annoncé jeudi l'agence de presse Anatolie.

"Ce qui est attristant, c'est qu'en dépit de tous les efforts de la Turquie en faveur de la sécurité, de la prospérité et de la stabilité de l'Irak, en dépit de toutes les possibilités de coopération, les autorités irakiennes n'ont rien fait pour empêcher les activités du PKK sur leur territoire", a accusé M. Gül.

Les rebelles "peuvent agir sans aucun obstacle" en Irak, d'où ils "assurent la logistique et l'approvisionnement en armes" du mouvement, a insisté le ministre, prenant pour preuve le fait que les forces de sécurité turques ont saisi en 2006 au cours de leurs opérations contre le PKK deux tonnes de plastic en provenance d'Irak.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, se bat depuis 1984 pour l'indépendance du sud-est anatolien dont la population est majoritairement kurde. Le conflit a fait plus de 37.000 morts.

M. Gül a évalué à entre 3.500 et 3.800 le nombre de rebelles établis dans le nord de de l'Irak.

Washington est défavorable à une intervention turque dans le nord de l'Irak, considérant qu'une telle opération pourrait déstabiliser une des seules régions relativement calmes du pays.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.