Dimanche 24 juin 2007 à 12h54
ATHENES, 24 juin 2007 (AFP) — La coopération des pays méditerranéens et l'adhésion à l'UE "sont deux choses différentes", a souligné le ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gül, dans un entretien avec le journal grec Kathimerini publié dimanche.
"La Turquie est un pays qui négocie sa complète adhésion à l'UE", a insisté M. Gül, soulignant que si "la coopération des pays méditerranéens est importante, il faudrait cependant rendre plus efficaces les coopérations existantes plutôt que d'avancer vers de nouvelles initiatives".
Opposé à l'adhésion d'Ankara à l'UE, le nouveau président français Nicolas Sarkozy a proposé comme solution de remplacement la création d'une Union méditerranéenne réunissant la Turquie et les autres pays du pourtour méditerranéen.
M. Gül a mis en exergue, toujours dans cet entretien, "la grande responsabilité des élites politiciennes des pays" qui refusent l'adhésion turque, louant "le rôle et la modération de la Turquie (qui) constituent des valeurs importantes que l'UE ne doit pas ignorer".
D'autre part, le chef de la diplomatie turque a fustigé "la tentative de transférer le dossier du problème chypriote de l'ONU à l'Union européenne pour aboutir à des concessions unilatérales de la Turquie".
M. Gül a par ailleurs rappelé que "la guerre" contre le PKK (le Parti des travailleurs du Kurdistan, interdit) constituait "la priorité dominante du gouvernement turc". "Nous sommes décidés à prendre toutes les mesures indispensables pour réduire la menace du terrorisme qui vient du nord de l'Irak", a-t-il dit.
Les Premiers ministres turc, Recep Tayyip Erdogan et grec, Costas Caramanlis, doivent se rencontrer lundi à Istanbul en marge d'un sommet de l'Organisation de coopération économique de la mer Noire (CEMN).
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